Les migrations résidentielles des retraités au sein de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur

En 2013, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, 18 800 retraités ont déménagé et changé de commune de résidence au sein de la région. En exploitant les données individuelles du recensement de la population de l’INSEE, cet article analyse les différents critères d’attractivité territoriale des seniors migrants et dessine leurs trajectoires résidentielles privilégiées au sein de la région. Les estimations d’un modèle de flux mettent en exergue les différences de motivations dans la mobilité des seniors selon leur âge et leur niveau d’éducation. Les jeunes retraités déménagent sur de plus longues distances et se localisent davantage dans des espaces périurbains. Ces territoires permettent aux retraités d’accéder à une meilleure qualité de vie sans rompre avec leurs habitudes de consomma-tion antérieures, qu’ils viennent des départements alpins ou des cœurs métropolitains de Marseille, Nice ou Toulon. Parallèlement, le littoral méditerranéen disposant de services hauts de gamme et caractérisé par un foncier onéreux ne s’avère accessible qu’aux retrai-tés les plus aisés. Les retraités plus âgés (75 ans et plus), et exposés à des risques de dépendance, se rapprochent des espaces métropolitains, dotés de logements accessibles et des infrastructures qui leurs sont dédiées, tels que des services d’aide ou d’hébergement. Avec le passage à la retraite de la génération du baby-boom, le développement territoriali-sé des infrastructures dédiées aux seniors apparaît comme un facteur d’attractivité locale des retraités de la région et un enjeu pour l’aménagement du territoire.