Mesure de la pauvreté multidimensionnelle selon l’approche par Counting : application à la Mauritanie

À partir des données d'une enquête pionnière que nous avons menée et qui porte simultanément sur les conditions de vie et sur la gouvernance, nous analysons les privations objectives en matière de conditions de vie et les perceptions de la gouvernance en effectuant un rapprochement. Pour ce faire, nous avons identifié huit dimensions de conditions de vie pour mesurer la pauvreté et qui restent applicables à un large éventail de pays en développement. De ces huit attributs sélectionnés, le type d'emploi, la couverture maladie, le niveau d'instruction, et l'accès à l'eau potable sont les principales causes de la pauvreté de la population étudiée. Suivies par l'accès à l'électricité, la présence d'un revenu régulier au sein du ménage, ainsi que par le fait d'être économiquement actif, et du type de logement. Les catégories socioprofessionnelles en situation de privation en gouvernance qui traduisent une absence de satisfaction et de confiance vis-à-vis de la gouvernance sont les mêmes que celles qui présentent les taux de pauvreté multidimensionnelle les plus importants exceptés les individus sans emploi et ceux sans activité. Ce qui permet de consolider l'hypothèse selon laquelle les plus vulnérables socialement et économiquement sont impactés plus considérablement par les défaillances dans les dispositifs de gouvernance institutionnelle et socio-économique. Outre l'identification des dimensions qui présentent les indices de pauvreté les plus importants, le principal apport de notre étude a été l'analyse simultanée des privations objectives des catégories socioprofessionnelles et des communes en matière de conditions de vie et du rapprochement de celles-ci avec les perceptions qu'ont ces mêmes groupes de la gouvernance. Cette analyse nous a permis d'étudier la dépendance entre gouvernance et conditions de vie..