Marché du travail en revue - Décembre 2014

Le fait de ne parler ni anglais ni français constitue souvent un obstacle important pour un emploi et un revenu rémunérateurs au Canada et, selon une étude intitulée « Effets de la proximité linguistique sur l’assimilation professionnelle des immigrants hommes » (Rapport de recherche du RCCMTC no 144) par Alicia Adsera (Université Princeton) et Ana Ferrer (Université de Waterloo), la proximité linguistique, à savoir le degré de similitude linguistique entre la langue maternelle de l’immigrant et la langue du pays de destination, a au fil du temps un impact significatif sur l’évolution du contenu des compétences professionnelles des emplois tenus par les immigrants, et peut aussi avoir des effets sur leurs salaires. La sélection et l’acceptation au Canada d’immigrants de plus en plus instruits depuis les années 1990 n’a pas entraîné une hausse importante de leurs revenus, tel qu’on aurait pu l’espérer compte tenu de l’informatisation croissante sur le milieu de travail qui aurait augmenté l’importance des capacités cognitives extraordinaires. Dans une étude intitulée « L’évolution technologique, la baisse des résultats pour les immigrants et les implications pour l’inégalité des revenus au Canada » (Rapport de recherche du RCCMTC no 145), les membres affiliés du RCCMTC Casey Warman (Université Dalhousie) et Christopher Worswick (Université Carleton) indiquent que l’éloignement marqué des pays traditionnels de provenance des immigrants, pays où l’anglais était assez répandu (tel qu’en Europe de l’Ouest), vers des pays non traditionnels où les immigrants auraient eu beaucoup moins de contact avec l’anglais (tel qu’en Asie), a pu résulter en un tassement des revenus des immigrants, malgré l’accueil d’immigrants de plus en plus instruits.