Caracteristiques sociodemographiques des meres et pratiques d’alimentation de complement chez les enfants de 6 a 23 mois dans le centre-nord du Burkina Faso

Les pratiques alimentaires inadéquates ont un impact négatif sur la santé et la croissance des enfants au cours des deux premières années de vie et augmentent leur risque de dénutrition, de morbidité et de mortalité. Le but de cette étude est d'identifier les facteurs associés aux pratiques d'alimentation de complément des enfants dans un contexte de déplacement interne des populations dans la région du Centre-Nord du Burkina Faso. Une étude transversale communautaire, descriptive et analytique auprès des ménages a été réalisée dans le centre urbain de Kaya. La méthode d’échantillonnage en grappes a été utilisée pour sélectionner 197 couples mère-enfant de 6 à 23 mois. Des données sociodémographiques, sanitaires à partir des questionnaires administrés directement aux mères ont été collectées. L’analyse a été faite à l’aide du logiciel STATA13. Des analyses descriptives et une régression logique binaire ont été réalisées avec un intervalle de confiance à 95%. Il ressort que seulement un quart des enfants de 6 à 23 mois ont une diversité alimentaire minimale, 17,8% ont atteint un régime alimentaire minimum acceptable. La fréquence minimale de repas est de 60,1% pour tous les enfants. La pratique de diversité alimentaire minimale des enfants de 12 à 23 mois est 2,8 fois plus élevée que celle des enfants de 6 à 8 mois et de 9 à 11 mois (OR=2,8 ; p=0,001) avec une fréquence minimale de repas plus acceptable. Cette étude a révélé que les facteurs tels que la grande taille du ménage (OR= 3,57 ; p=0,007), la résidence de la mère en zone rurale (OR= 2,8 ; p=0,004) et le faible niveau d'instruction de la mère (OR= 1,8; p=0,045), le statut matrimonial de la mère (OR=2,3 ; p=0,015) et la personne s’occupant de l’enfant influencent négativement sur les pratiques d’alimentation de complément des enfants. Les pratiques d’alimentation de complément adéquates restent toujours préoccupantes et nécessitent une mise en place de stratégies d’interventions basées essentiellement sur l’éducation nutritionnelle des mères en tenant compte du contexte socio culturel des populations.