La relance de l’économie française par l’austérité : une utopie ou une réalité ?

Face à un déficit public excessif d’environ 3.7% du PIB, un niveau d’endettement de 97.6% du PIB et un taux de chômage de 10.5% en moyenne, le Gouvernement français est aujourd’hui déterminé à redonner de l’espoir à la population et de la confiance aux investisseurs. A cet effet, ce papier a pour but d’identifier les cibles budgétaires du Gouvernement dans sa politique de rigueur en évaluant ainsi les effets des instruments de politique budgétaire sur la croissance économique effective et potentielle. A travers les estimations réalisées sur des modèles à correction d’erreur, on trouve que l’austérité budgétaire peut avoir des effets positifs sur la croissance à court et long terme lorsque la cible du Gouvernement porte sur les dépenses de fonctionnement de l’Administration, les dépenses courantes et les prestations familiales accordées aux couches sociales les plus aisées. Compte tenu du niveau élevé des recettes fiscales qui représentent en moyenne 54% du PIB, la hausse des taux d’impôt ne peut plus être envisagée et doit être évitée afin d’encourager la substitution de l’investissement privé à l’action sur les dépenses publiques. En ciblant les dépenses d’investissements publics qui sont plus faciles à réduire, le Gouvernement affecte négativement la croissance potentielle. Pour une politique de rigueur plus efficace, ce papier invite les autorités publiques à revoir l’architecture institutionnelle composée d’un effectif pléthorique (577 députés et 384 sénateurs), à réfléchir sur les réformes sociales et à un retour aux enseignements de Pierre MENDES (3 juin 1953) : « Gouverner, c’est choisir, si difficiles que soient les choix ».