Les déconvenues de l'économie de l'offre face à l'incertitude fondamentale - Plaidoyer pour une libération de la demande agrégée

Bien qu'à la base la Théorie Générale et l'approche orthodoxe étudient l'une et l'autre le fonctionnement d'une économie de marchés où opèrent des individus rationnels, elles obtiennent, à l'équilibre concurrentiel, des propriétés radicalement opposées. L'une des différences les plus remarquables est la prédominance des conditions de l'offre agrégée dans l'approche orthodoxe et de la demande agrégée dans la Théorie Générale. L'article traite des raisons pour lesquelles la Théorie Générale obtient des résultats si différents en étudiant pourtant un système d'apparence similaire. Le fait est que l'apparence est trompeuse, et qu'en raison de la manière radicalement différente dont les deux approches appréhendent l'incertitude et la prise de décision face au risque, l'une débouche sur une 'économie de l'offre' où la monnaie est neutre, tandis que, dans l'autre, c'est au contraire la non neutralité de la monnaie qui créé les conditions propices à une 'économie de la demande'. L'article explique également pourquoi les conditions de l'offre n'affectent le revenu d'équilibre que si elles influencent la demande agrégée, et pourquoi les politiques d'offre ont des effets pervers lorsqu'elles sont mises en œuvre dans un système où prime la demande. Il révèle ce faisant tous les bénéfices que le simple abandon de ces politiques peut produire pour la croissance économique. Au passage, l'article pointe certains problèmes récurrent dans la littérature macroéconomique, concernant entre autres la définition des agrégats, le traitement conceptuel et formel de l'équilibre et l'interprétation de la Théorie Générale.