L’urbain au prisme des archives privées, Lyon XIXe-XXe siècles

Les transformations urbaines sont très souvent appréhendées au travers le prisme des acteurs publics. Ces derniers apparaissent surévalués alors que les acteurs privés sont omniprésents dans ces opérations. Le biais provient principalement du fait que les chercheurs s'appuient sur les seules sources disponibles, à savoir les archives publiques. La construction de la ville a un coût que les archives publiques peinent à saisir. Nous voudrions à travers des exemples portant sur la ville de Lyon montrer les biais que cela engendre. L'étude de l'haussmannisation lyonnaise en constitue un archétype. Beaucoup de travaux scientifiques sur les percées font l'impasse sur le volant économique et axent leurs problématiques sur les politiques publiques d'aménagement et sur l'architecture. D'ailleurs, ce sont très souvent des travaux d'histoire de l'art qui les ont abordées. Sans données économiques, l'analyse est tronquée. De même, les logements sociaux, figures majeures de l'habitat urbain au XXème, sont saisis de la même manière, mettant l'accent sur les politiques publiques faisant fi de l'aspect financier faute d'avoir accès aux archives des bailleurs sociaux et/ou des sociétés de construction de bâtiment. La communication s'appuiera principalement sur des fonds d'archives privées déposés dans les services publics d'archives, à savoir les archives de la Société de la rue impériale pour l'haussmannisation et celles de la coopérative de production l'Avenir pour les logements sociaux. Elle se voudra aussi un plaidoyer pour la sauvegarde des fonds d'archives des acteurs de l'immobilier (sociétés immobilières, bailleurs sociaux, administrateurs de biens).