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Sociocraties et holacraties : Comment ces organisations interrogent la démocratie ?

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  • Margaux Langlois

    (DRM - Dauphine Recherches en Management - Université Paris Dauphine-PSL - PSL - Université Paris Sciences et Lettres - CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique)

Abstract

Depuis 2011, les mobilisations citoyennes massives se multiplient (le « mouvement des places », les Indignés, Nuit Debout). Le peuple y conteste « l'autorité du pouvoir en place et le défie dans ses prérogatives régaliennes » (Brustier, 2016). Cette crise de légitimité est également portée aux relations de travail où l'on demande au salarié·e de se subordonner à l'employeur·e, donc d'accepter volontairement une situation non démocratique (Landemore & Ferreras, 2016). Ces remises en cause ne sont pas récentes : depuis la fin du XIXème siècle, de nombreux auteur·e·s pointent l'absence de démocratie dans le milieu du travail (Webb & Webb, 1897; Pateman, 1970; Ferreras, 2012). Malgré l'apparition de courants gestionnaires souhaitant remédier à ce manque à partir des années 50 (sociotechnique, démocratie industrielle, ou management participatif), aucune forme n'a su s'imposer pour devenir un modèle d'organisation prégnant. Le contexte sociétal actuel et l'émergence de nouveaux modes d'organisation plus démocratiques, comme la sociocratie ou l'holacratie, amène à un renouvellement des théories de la démocratie au travail (Landemore & Ferreras, 2016). Il est d'abord fondamental de nous intéresser à la démocratie et à ses différentes formes qui s'expriment notamment par des divergences dans les processus de décision. La démocratie participative de Pateman, Rousseau ou Mill, repose sur "la participation en tant que telle [...] à la discussion publique" (Bouvier, 2007). Elle renvoie par exemple au vote pour ratifier une décision à la majorité, sans rechercher une argumentation ou une meilleure proposition (Pasquino, 2007). La démocratie délibérative, inspirée par les écrits d'Habermas et de Rawls, repose sur un principe délibératif (Blondiaux, 2008), "un mixte de négociation et de communication entre les individus" (Bouvier, 2007) afin d'atteindre un "consensus apparent" (Urfalino, 2007), soit l'absence de contestation d'une proposition. Elle valorise donc la transformation plutôt que l'agrégation de préférences individuelles (Elster, 1998) à l'inverse du vote. L'analyse de formes organisationnelles alternatives permet de porter ces valeurs et pratiques de la démocratie politiques au coeur des sciences de gestion et d'interroger leur portée démocratique. Tout comme certains statuts d'associations, le fonctionnement de la coopérative (ou SCOP) répond aux critères de la démocratie participative (Ellerman, 2009). La forme délibérative de la démocratie semble, quant à elle, se retrouver au sein des sociocraties (Endenburg & Bowden, 1988; Romme, 1995a, 1995b, 1997, 2004) et des holacraties (Robertson, 2007, 2015). En effet, certaines décisions collectives sont prises par consensus (Romme, 1995b) : ce principe doit garantir l'équité des participants en dépit de leur position hiérarchique (Romme, 1995a, 1995b). Dans la thèse en cours, nous souhaitons contribuer à ce champ théorique en nous interrogeant sur les modalités de décision collectives dans les organisations qui se revendiquent démocratiques. Notre volonté est de mettre en exergue les éventuelles tensions entre pratiques et discours notamment à propos d'une répartition censée être équitable du pouvoir décisionnel, et d'analyser les expériences (satisfaisante ou non) de la démocratie. Pour ce papier, nous voulons apporter notre contribution à travers une mise en perspective théorique des modes d'organisation sociocratiques et holacratiques. Plus précisément, nous proposons d'analyser la manière dont ces organisations interrogent la démocratie, notamment à travers les prises de décision collective.

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  • Margaux Langlois, 2018. "Sociocraties et holacraties : Comment ces organisations interrogent la démocratie ?," Post-Print halshs-01763438, HAL.
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