Du livre illustré au livre dit « enrichi » : approche exploratoire de la perception de l’ebook pour enfant

Produit émergeant en France (2% des ventes de livres), l'e-book est soutenu par des acteurs économiques majeurs (Apple, Amazon, Samsung, Google), et son segment jeunesse commence à s'organiser (vitalité des nouveaux entrants, engagement des éditeurs historiques …), même s'il manque d'indicateurs et d'étude spécifique sur le comportement du jeune utilisateur. Par ailleurs, en offrant des fonctionnalités qui vont bousculer les usages, le livre numérique est au cœur d'enjeux politiques et sociétaux considérables. Si de nombreuses réflexions ont été produites (Stiegler, 2008 ; Tisseron, Missonier, Stora, 2012 ; rapport 2012 du défenseur des droits de l'enfant, rapport de l'Académie des Sciences, 2013) sur l'impact des écrans dans le développement des « Digital Native », leurs conclusions ne sont pas toutes convergentes, alors même que l'offre de contenus se multiplie et que les familles sont de plus en plus nombreuses à s'équiper de tablettes (+30 % en 2012). Cette communication s'appuie sur une recherche d'usages menée en 2013, grâce à une collaboration entre le CEPE (IAE de Poitiers), la MSHS, et Néolibris IGS-CP, experte en conception et édition de livres enrichis.Ce travail vise à restituer la perception de l'ebook pour enfant dans ses aspects tant sensitif que symbolique et cognitif. Aussi nous sommes nous attachés à définir l'interaction avec l'objet, tout en tenant compte de l'activité générée (la lecture de loisir), de son contexte d'usage (le cadre familial), et du « contexte de ce contexte » (Askegaard et Linnet, 2011), à savoir la culture historiquement située dans laquelle ce bien s'inscrit. L'enfant n'entrant pas seul dans la culture de l'écrit (Donnat, 2009), nous nous sommes intéressés à son point de vue, à celui de ses parents, et aux interactions interpersonnelles liées à l'activité de lecture.