L'investissement direct de la Chine en Afrique

Pour mesurer le rôle économique que la Chine jouerait en Afrique, on peut s'interroger sur le montant de son aide aux pays africains, sur l'importance de ses échanges commerciaux ou encore sur le poids de ses investissements directs. Si par aide nous entendons la construction à titre gracieux de bâtiments publics, de stades…, il est vraisemblable que l'impact politique recherché est plus important que d'éventuelles retombées économiques durables. L'aide, qui peut aussi se manifester à travers des prêts chinois à taux bonifiés, est très ambiguë puisque ces prêts servent souvent à financer des prestations de services assurées par des entreprises chinoises : dans une telle conjoncture nous pouvons nous demander si de tels prêts servent d'abord les intérêts du pays récipiendaire ou ceux de la Chine ? Les échanges commerciaux ne sont pas plus significatifs d'un intérêt durable dans l'économie d'un pays, la stratégie pétrolière de la Chine le montre clairement — en particulier le subit désamour pour le pétrole iranien d'une Chine convertie en 2012 par des promesses états-uniennes . Nous retiendrons ici la troisième approche car, contrairement aux deux premières, l'investissement direct suppose forcément une implication réfléchie à moyen terme dans la vie économique d'un pays. Cette contribution utilise les bases de données statistiques disponibles auxquelles nous pouvons librement accéder pour saisir l'importance réelle de l'investissement direct chinois en Afrique et nous tente d'en inférer une signification stratégique .