Stratégie mondiales des firmes et risque de moins-disant social

Le propos se donne pour objectif de dessiner les modèles d'offre sociale associés aux différents types de stratégie mondiale adoptés par les firmes. Il procède en trois temps. Selon le principe que "toute entreprise à vocation à devenir mondiales", il importe de s'intéresser d'abord au porte-feuille des stratégies possibles pour tendre vers cet objectif de mondialisation. La plupart des typologies convergent sur un portefeuille de trois stratégies fondamentales : la stratégie commerciale, la stratégie multinationale et la stratégie globale. L'épure de chacune de ses stratégies permet d'en livrer les principales caractéristiques. Cette typologie permet de déduire quelques indications générales sur l'offre sociale associée à chacune de ces stratégies, en se limitant à deux interrogations : l'offre des firmes mondiales se différencie-t-elle de celle des autres firmes. Cette offre est-elle nécessairement orientée sur le moins-disant social ? Globalement, il ressort que l'offre sociale associée à la stratégie globale s'oppose aux deux autres schémas-types. La stratégie commerciale et la stratégie multinationale ont une offre sociale neutre qui épouse les modèles sociaux nationaux. La stratégie globale exerce au contraire un effet déstabilisant sur les systèmes sociaux nationaux. La stratégie globale exerce au contraire un effet déstabilisant sur les systèmes sociaux nationaux, et cet effet joue nécessairement dans le sens du moins-disant dans les pays avancés. Le dernier temps examine les facteurs propices à chacune de ces stratégies en vue de tirer quelques conclusions sur le type de contexte -et donc de politiques publiques- susceptibles de favoriser l'une ou l'autre des deux catégories d'offre sociale. Le contexte européen se révèle aujourd'hui propice à une combinaison de stratégie multinationale et globale, avec une pression accrue, mais non fatale, au moins-disant social.