L'innovation collaborative en réseau : le chaînon manquant pour booster la créativité dans l'économie sénégalaise

Par la promotion de l'innovation en réseau, les instruments de dynamiques territoriales sont devenus aujourd'hui des outils de support indispensables à la compétitivité des entreprises et à la croissance des nations. C'est dans cet esprit que sont conçues les grappes de croissance au Sénégal à travers la SCA (2008). Couplées à une démarche d'amélioration constante de l'environnement des affaires (procédures administratives, politiques économiques, règles douanières et commerciales. etc.), les grappes ont pour objectifs principaux de favoriser un climat économique propice à l'accélération de la croissance du pays en misant sur l'afflux d'investissements (locaux et internationaux), la création d'emploi, l'augmentation des exportations et la stimulation de l'innovation. La question que nous posons dès lors est de savoir si les grappes en tant qu'unité d'analyse, comprennent dans leur situation actuelle une culture d'innovation collaborative en réseau qui, de par les interactions des acteurs, permettrait d'atteindre les objectifs de performance et de compétitivité escomptés. Notre travail constate tout d'abord que si la littérature récente, consacrée aux dynamiques industrielles, a largement mis en avant le concept de grappes d'entreprises ou " clusters " (Zimmermann, 2002), une carence persiste dans les recherches actuelles à propos des cas spécifiques au contexte africain. Le dispositif sénégalais de clusters sous formes de grappes n'a pas encore suscité l'intérêt des chercheurs en sciences de gestion. Notre recherche met l'accent sur le fait que les grappes de la SCA ne sont pas encore matures pour générer des projets d'innovation collaboratives, et que les acteurs ne sont pas en l'état identifiables. De même, il n'y a pas de collaborations inter-organisationnelles qui permettent d'observer des interactions alors que dans une dynamique territoriale d'innovation, les socles de performances trouvent leurs origines non seulement dans les caractéristiques propres des entreprises, mais aussi dans la qualité de leurs interactions (Zimmermann, 2002).