Posture Methodologique Pour Le Developpement Des Entreprises De Spectacle Vivant

Face aux contraintes budgétaires et à la concurrence endogène et exogène, le questionnement sur le développement des organisations de spectacle vivant occupe tout autant les chercheurs que les professionnels ou les responsables politiques. La loi de W.J.Baumol et W.G.Bowen (1966), qui démontre une prise en charge croissante et inéluctable par les pouvoirs publics et les donateurs sous peine de fermeture, frappe de plein fouet et hante les esprits. Plus les financements publics diminuent, plus les organisations vacillent. En même temps les recherches de solutions prolifèrent pour contrer la dépendance à ces ressources externes, sans aboutir toutefois à satisfaire toutes les parties prenantes. Les professionnels pallient souvent les difficultés par de nouvelles dispositions matérielles (allègement des programmations, fusions) ; les pouvoirs publics multiplient les concertations (Entretiens de Valois, commissions...) ; les recherches sont pour la plupart des analyses, des enquêtes ou des observations (P.J.Benghozi, E.Chiapello, X.Greffe, X.Dupuis...) soulignant la nécessité d'intégrer une approche managériale afin d'améliorer les processus de production. Or, ceci suppose un changement organisationnel devant lequel les organisations du secteur des arts vivants montrent une certaine frilosité à cause des tensions créées par l'interférence entre le champ artistique et celui de l'économie et de la gestion. La difficulté majeure tient à l'opposition historique entre l'art et la gestion et plus récemment entre l'art et le management qui pose la problématique de la méthodologie de conduite du changement. Comment transformer les organisations de spectacle vivant tout en préservant l'identité à laquelle elles sont particulièrement attachées ?