Les paradoxes de la mobilité des seniors

"Maintien dans l'emploi et Recrutement des seniors " sont les pistes de réflexion imposées aux entreprises françaises qui se positionnent dans le cadre d'accords ou plans d'action. Mais au-delà de toute obligation légale, la mobilité des seniors représente-t-elle une réelle option pour les seniors ? Au regard des difficultés statistiques de retour à l'emploi en cas de rupture du contrat de travail, il semblerait que cette mobilité précarisante soit subie par les seniors. Mais cette mobilité des seniors n'aurait-elle pas un effet " bain de jouvence ", " remise des compteurs à zéro " par rapport à une pénibilité du travail et aux conditions d'emploi ? Cette communication, issues d'une recherche financée par la DARES, propose une analyse de la mobilité et l'employabilité des seniors dans quatre établissements de service à la personne âgée. Les effets attendus des pratiques de mobilité sur l'employabilité des seniors correspondent-ils aux effets constatés ? Pour répondre à cette question, nous avons mobilisé la cartographie cognitive comme outil d'analyse du discours de 28 salariés et directeurs. L'étude des chemins de causalité émanant des formes de mobilité des cartes analysées dans chaque établissement permet de relativiser les bénéfices de la mobilité et de mettre en exergue des paradoxes sous-jacents à la mobilité interne et externe. Deux grands paradoxes de la mobilité des seniors ont ainsi été identifiés dans le cadre de l'étude réalisée : les politiques de mobilité interne n'ont pas un effet systématiquement positif sur le maintien en emploi des seniors et les situations de mobilité externe ne sont pas systématiquement subies ou précarisantes. Les enseignements que l'on peut tirer de ces paradoxes peuvent s'intégrer au projet d'un Management des Ressources Humaines Durable et Bienveillant, centré sur les personnes.