Etre chercheur dans un pôle de compétitivité : une nouvelle manière de percevoir sa carrière ?

A l'instar des clusters, la question des carrières a très tôt été soulevée dans le contexte spécifique des pôles de compétitivité. Le travail collaboratif qui en découle associant des personnes venues de différentes organisations est censé favoriser la mobilité entre ces organisations. L'objet de la présente communication consiste à analyser dans quelle mesure le fait de travailler dans une organisation adhérente à un pôle de compétitivité influence la carrière des chercheurs. L'étude, qui se place d'un point de vue individuel, utilise comme cadre théorique le modèle des « boundaryless careers ». La notion de portefeuille de compétences individuelles de carrière est ainsi fortement mobilisée. La communication s'appuie sur une étude qualitative longitudinale menée auprès de chercheurs de Minalogic, pôle de compétitivité mondial de la région grenobloise. Deux séries d'entretiens ont été conduites à environ un an d'intervalle et mettent en évidence le caractère fluctuant de la dynamique des pôles qui ne constituent pas une nouvelle dimension stable dans les perceptions de carrière des chercheurs. L'analyse des entretiens fait apparaître divers facteurs qui influencent les perceptions des chercheurs dans le contexte des pôles de compétitivité : des facteurs liés à l'activité professionnelle, individuels et organisationnels. Une typologie est proposée selon deux axes : l'influence perçue du fait de travailler dans une organisation adhérente à un pôle sur le développement de compétences de carrière, et l'influence perçue sur les mobilités physiques.