La société évolue, la politique aussi

La thèse centrale de François Ascher est que si la politique apparaît à beaucoup comme traversant une crise profonde, la cause en est en fait dans l'obsolescence des institutions et des dispositifs qui assurent le fonctionnement et la régulation d'une société devenue par ailleurs hypermoderne.Comment par exemple organiser une démocratie représentative lorsque les individus appartiennent simultanément à divers groupes sociaux, pratiquent des territoires variés et ont des intérêts très hétérogènes ? Comment adapter les actions publiques à des contextes sociaux distincts où les critères de justice et d'efficacité diffèrent ? Comment aider au développement du capitalisme de la connaissance et de l'environnement, et en faire profiter les populations et les territoires dont on a la responsabilité alors que cette nouvelle économie est forcément globalisée ? Comment appuyer les actions publiques sur le développement des sciences et des techniques sans abandonner le pouvoir aux experts ? Quels types de pouvoirs publics développer pour promouvoir et défendre les nouveaux droits individuels ?François Ascher dans ses ouvrages précédents avait mis en évidence les principales caractéristiques de l'hypermodernité. Avec ce livre, il en tire les conclusions politiques, et met en évidence les réformes de structure qui s'imposent pour préserver et promouvoir la démocratie et la République. Il s'agit d'une démarche originale qui ne relève pas de la sociologie politique ou de la philosophie politique, mais qui s'appuie sur une analyse socio-économique des dynamiques de la société contemporaine. Il en résulte des propositions originales qui se situent en amont des clivages politiques habituels, au niveau " du " politique plus que de " la " politique.