Entrepreneuriat, confiance et publicitude : quel partage des rôles entre institutions publiques et réseaux d’affaires ?

La création de valeur publique est l'objectif, explicite ou non, de toute organisation publique (Moore, 1995 ; 2013), mais également la résultante de l'action d'une multitude d'organisations (Rascol-Boutard, 2014) « plus ou moins publiques » (Bozeman, 1987). Parmi celles-ci, un type d'organisations dont la contribution à la création de valeur publique n'est pas évidente du fait de sa nature et de sa destination est le réseau d'affaires (Wenger, 2005). En effet, les réseaux d'affaires réunissent des individus s'associant volontairement (LeBrasseur et Robichaud, 1999) afin de tirer de cette association des bénéfices mutuels (Parker, 2008) qui n'ont pas vocation à s'étendre à l'ensemble de la Société. Pourtant, une enquête qualitative fait apparaître des différences dans le souci de la création de valeur publique (Moore, 1995) manifesté par des entrepreneurs français et algériens membres de deux réseaux d'affaires. Cet article analyse la nature de ces motivations et identifie deux rapports très différents de ces réseaux à la valeur publique, qui peuvent s'expliquer par un différentiel dans la capacité des institutions gouvernementales à générer cette valeur. Pour cette analyse, nous confrontons le cadre de la valeur publique à celui des réseaux pour montrer comment des acteurs privés, confrontés à la carence d'organisations gouvernementales, réorientent l'activité de leur réseau pour produire une valeur publique dont ils constatent l'absence