Imaginaire écoféministe pour un contre - récit de l’entrepreneuriat

"Une société se définit et se constitue par les narrations qu'elle privilégie. " . (Lafon, 2025) "Ni les femmes, ni la terre ne sont des objets de conquête". Ce slogan que l'on retrouve à la fois sous forme de collage dans les rues depuis quelques années, mais aussi diffusé par des organismes comme la Confédération paysanne (le 2 janvier 2025 sur les réseaux sociaux) synthétise une approche écoféministe actuelle. C'est pourtant dans les années 70 que Françoise d'Eaubonne dessine les contours de l'écoféminisme dans son ouvrage Le féminisme ou la mort où elle évoque "la gestion égalitaire d'un monde à renaître (et non plus à "protéger")." (d'Eaubonne, 1974/2024, p.306). Ce monde qu'elle appelle de ses vœux serait construit sans rapport de domination. Il nous semble que ces écrits affiliés au courant écoféministe qui ont fleuri depuis Françoise d'Eaubonne permettent de concevoir un contre-récit de l'entrepreneuriat que nous tâchons de mettre en évidence dans cet article. Au travers d'une grille de lecture écoféministe, nous proposons de mobiliser l'imaginaire pour mettre en avant des exemples d'entrepreneuriat divers et différents. Cet imaginaire questionne les codes actuels de l'entrepreneuriat et pose la problématique suivante : En quoi la grille de lecture écoféministe permet de concevoir un contre-récit de l'entrepreneuriat ? Pour construire les bases et les fondements de ce récit imaginaire écoféministe, nous revenons sur les contours théoriques de l'écoféminisme et des imaginaires. Après avoir expliqué la portée de la notion de récit et d'imaginaire pour structurer une grille d'analyse, nous appliquons ces nouveaux récits à la notion d'écoféminisme pour mettre en évidence des modes d'entreprenariats différents. A l'aide de ces cadres, nous proposons d'exposer un contre récit d'un entrepreneuriat inscrit dans les logiques écoféministes. Les différents imaginaires, institué et instituant, repris à Costariadis (in Zidani et Moriceau, 2019), permettent de discuter les critères d'émergence et de mesure de la performance des organisations et questionnent le modèle dominant de l'entrepreneuriat actuel. L'imaginaire permet de proposer de nouveaux critères de performativité pour envisager un récit alternatif, respectueux du vivant.