Les hésitations d'une reprise tirée par la demande

Après un redémarrage rapide aux deuxième et troisième trimestre 2017, l'économie russe a retrouvé un rythme de croissance modeste en fin d'année, qui s'est prolongé durant les premiers mois de 2018. L'un des facteurs principaux de ce ralentissement est le déclin de la confiance et de l'investissement des entreprises, qui n'a pas retrouvé le niveau atteint au cours de l'année précédente. Production de véhicules, ventes de voitures, indices de confiance des entreprises, taux d'utilisation des capacités de production : tous pointent un tassement à partir du dernier trimestre 2017, qui ne s'est pas démenti depuis. Le facteur climatique est ponctuellement venu s'ajouter à la fin de l'hiver à ce tableau pour tempérer l'optimisme initial des observateurs : au mois de mars, des températures inhabituellement basses ont limité l'activité de construction, qui semblait sur le point de reprendre. Les perspectives de la Banque centrale de Russie pour le deuxième trimestre 2018 sont modestes, tablant sur une croissance comprise entre 1 et 1,4 % en glissement annuel 1. En dépit de ce premier semestre relativement décevant, la croissance annuelle sera vraisemblablement soutenue par… le programme de révision de ses statistiques par Rosstat. Celui-ci a déjà conduit l'organisme public à corriger positivement la croissance passée de 0,2 à 0,3 points depuis 2016. A l'issue de cette révision, la chute du PIB de 2016 (-0,2 %) s'est transformée en croissance nulle, et la timide reprise de 2017 (1,5 %) est désormais réévaluée à 1,8 % (CBR, 2018a).