Une modélisation bio-économique pour anticiper la sortie des quotas laitiers

Les quotas laitiers, instaurés en France en 1984, seront supprimés à horizon de 2015. En s'appuyant sur la construction d'un modèle de type bio-économique, cet article discute des principales implications productives et économiques de cette évolution majeure des règles de la Politique Agricole Commune (PAC). Pour ce faire, il est fait l'hypothèse que, concomitamment à l'abandon des quotas laitiers, un système de contractualisation de type « double volume avec des prix différenciés » sera mis en oeuvre entre les producteurs et les industriels. Le modèle utilisé a pour objectif de maximiser le revenu de l'exploitation tout en tenant compte d'un ensemble de contraintes, qu'elles soient zootechniques, agronomiques, environnementales, structurelles et réglementaires. Ce modèle, qui permet d'intégrer le risque lié à la volatilité des prix, est appliqué à quatre types d'exploitations reflétant une partie de la diversité des systèmes de production localisés dans l'Ouest de la France. D'après les résultats issus de cette modélisation, il apparaît que de nombreuses exploitations laitières de l'Ouest disposent, moyennant une modification de leurs stratégies productives (intensification, spécialisation), d'un potentiel assez important d'augmentation de la production laitière, à structures constantes. La quantité de lait supplémentaire susceptible d'être produite dépendra de l'évolution de la demande de produits laitiers et de la compétitivité des industries laitières localisées dans cette région. Pour une exploitation donnée, ces quantités supplémentaires sont conditionnées au prix de vente du lait produit en volume A et B, aux prix relatifs entre les produits agricoles (lait, viande bovine et céréales) et à un éventuel renforcement des contraintes environnementales.