« Les rôles symbolique et rhétorique des outils d’accountability sociale »

Ce travail s'intéresse aux instruments de l'accountability du social (Gond et al. 2013) et s'ancre dans la littérature néo institutionnelle (Meyer et Rowan, 1977 ; Major et Hopper, 2005 ; Dambrin et al., 2007 ) pour questionner le découplage de ces outils dans des entreprises sociales (Arvidson et Lyon, 2014). A travers l'analyse de la construction de deux outils de gestion contenant des critères et indicateurs sociaux dans des fonds de capital-risque solidaire, ce travail illustre qu'ils revêtent deux rôles : un rôle symbolique et un rôle dialectique. Ainsi, grâce aux outils de gestion, les individus dans l'organisation produisent du langage et du sens et distordent parfois la finalité de ces instruments pour mieux servir leurs propres intérêts. Le couplage ou le découplage est ainsi le résultat d'actions stratégiques et rhétoriques des acteurs. Les résultats permettent alors de mettre en avant que le découplage organisationnel (entre les membres et l'organisation) (Denis, Lamothe et Langley, 2001) est un antécédent du découplage stratégique (entre les membres). Ils mettent en exergue également que le rôle dialectique est porté par des éditeurs qui via des chaîne de retranscriptions construisent le sens collectif de la finalité sociale de l'organisation.