Parties prenantes et parties donnantes de l'engagement des entreprises du CAC

L'entreprise tient communément le discours de l'engagement dans sa communication institutionnelle à destination de publics externes comme internes. Outre le fait qu'elle peut demander l'engagement des salariés qu'elle engage, les registres de l'humanitaire, du développement durable, de la responsabilité sociale et environnementale, de l'éthique etc. ont intégré les logiques de sa valorisation sans oublier les multiples engagements vis-à-vis de ses clients et actionnaires potentiels. Nous nous proposons ici d'étudier les territoires symboliques et sociaux de l'engagement d'entreprises du CAC 40. Que celles-ci soient animées par un souci d'image ou de « social capitalisme » à l'américaine (Abélès, 2002) quelle logique de l'engagement (de soi, d'argent, de mots…) ces entreprises ont-elles et comment expliquent/justifient-elles le fait de s'engager ? Suivent-elles, dans les formes d'engagement qu'elles mobilisent, des « trajectoires d'activité cohérentes » si telle est la définition de l'engagement proposée en sociologie (Foote cité par Becker, 1960) ? Le sens donné à l'engagement est-il rabattable sur celui du don ou de l'aide ou bien recouvre-t-il d'autres actions (lien, logique de reversement…) et par conséquent d'autres rapports aux autres et à la société ? Interrogeant un corpus de 10 à 20 entreprises du CAC 40, nous étudierons systématiquement - en construisant une grille d'analyse socio-sémantique - les usages faits du mot « engagement » et de ses corollaires (soutien, responsabilité, parrainage...) dans leur communication Web. Par conséquent nous étudierons quels termes, domaines (éthique, développement durable, RSE, humanitaire…), populations et contextes y sont associés.