La crise, un processus enraciné dans trois déséquilibres

L'objectif de cette communication consiste à aller plus loin dans la réflexion sur les crises et ne pas les réduire qu'à des événements brutaux. En effet, au premier abord les crises dans les organisations apparaissent comme le résultat d'une irruption brutale d'événements signifiants nouveaux qui provoquent une rupture dans les relations instituées et dans la chaîne des activités ordinaires. Mais si ces événements ont un tel impact, c'est qu'ils entrent en résonance avec des comportements, attitudes ou représentations fortement ancrés dans l'organisation - dans son présent comme dans son passé. Nous proposons de revisiter le concept de crise en adoptant une vision processuelle de la crise définie comme un processus de déstabilisation de l'organisation produit par trois déséquilibres centraux : un processus de dérive du sens, un processus d'effritement du lien social et une perte progressive de leadership et d'autorité. Ces trois déséquilibres affectent le fonctionnement quotidien de l'organisation et représentent ainsi des terrains de développement de crises. Lors de la communication, nous illustrerons notre thèse en exposant les résultats de la recherche menée consécutive au naufrage du pétrolier " Erika ". En effet, l'événement crisique n'est que la partie visible de l'iceberg. Il n'est que l'amplificateur d'une situation préexistante, de vulnérabilités dont il convient de faire le diagnostic.