L'émancipation ouvrière à l'épreuve des réalités de la société salariale

A partir d'un cas particulier, l'objectif de cette communication est de s'interroger sur les conditions de possibilité de l'existence d'un mode de gouvernance et de dialogue social spécifique aux "entreprises" de l'économie sociale et solidaire (ESS). Dans une première partie, on verra qu'une organisation de l'ESS ne peut pas développer une gestion autonome de ses activités dès lors que les normes, tout comme les valeurs, circulent dans toute la société ; certaines de ces normes seront incontournables tandis que d'autres pourront partiellement être inventées, expérimentées. Dans une deuxième partie, nous examinerons les tensions entre différents points de vue à propos d'un changement programmé, nous verrons que ces tensions interrogent ce qu'on appelle "démocratie participative" : demander un avis pour élaborer un projet, ou demander un avis sur un projet qui est déjà élaboré, ne laisse pas une place identique à la "participation". Pour finir, on remarquera que, quelle que soit la situation de travail et le secteur d'économie concernée, dès lors qu'il s'agit d'un travail salarié, il y aura des écarts contradictoires entre dimensions politiques et opérationnelles du travail.