Enjeux théoriques de la délocalisation

Comme le rappelle l'introduction du rapport du Conseil d'analyse économique de Fontagné et Lorenzi (2005), le thème des délocalisations s'est récemment imposé dans le débat politique et social en France, et plus largement dans les pays industrialisés. Les délocalisations, que l'on peut définir comme des fermetures d'unités de production dans l'économie nationale suivies de réouvertures à l'étranger, s'inscrivent dans le contexte plus large d'une réorganisation globale des activités des entreprises sur une base mondiale. À ce titre, les délocalisations peuvent être analysées comme de l'investissement direct à l'étranger (IDE). La théorie économique distingue généralement deux types d'IDE. L'IDE dit horizontal est essentiellement motivé par des questions d'accès au marché (« market seeking »). Du point de vue stratégique, il est alors considéré comme le choix d'une entreprise de produire directement sur le marché local plutôt que de produire dans son pays d'origine pour exporter ensuite. L'IDE dit vertical obéit quant à lui à des motifs de recherche d'efficacité (« efficiency seeking »), le choix d'implantation d'unités de production à l'étranger reposant alors sur une comparaison de coûts de production. Il s'inscrit souvent dans une stratégie globale de fragmentation de la production, différents éléments du produit final étant alors produits dans différents pays.