Négociations salariales, investissement et emploi. Une approche non-coopérative

Ce papier développe un modèle de négociation salariale avec accumulation de capital endogène . Le modèle est non coopératif au sens ou selon le principe du droit à gérer, seul le salaire est l’objet d’une négociation entre le syndicat et la firme, l’emploi et l’investissement restant l’apanage de cette dernière. Deux séquences de détermination de ces trois variables sont étudiées, selon que le processus de négociation tienne compte ou non du comportement d’investissement de la firme. S’il n’en tient pas compte, l’accumulation de capital est une fonction inverse du coût d’usage du capital et de la part salariale dans la valeur ajoutée, et ce jusqu’à un certain seuil, à partir duquel l’accumulation bute sur un niveau de salaire minimum exigé par le syndicat. On observe ainsi que la même séquence de détermination de l’investissement, du salaire et de l’emploi est susceptible d’engendrer deux états finaux qualitativement différents selon la valeur des paramètres. La deuxième séquence de calcul de ces trois variables présuppose que le syndicat s’engage avant l’investissement à une certaine modération salariale une fois l’équipement installé. Cet engagement induit un accroissement de la capacité de production et de l’emploi. Plusieurs condition doivent toutefois être remplies afin que les salariés aient intérêt à s’engager à une telle modération. Outre que la première séquence ne doit pas les mener à un optimum libre, il faut aussi que leur pouvoir de négociation soit suffisant.