Fraude sur le commerce extérieur en Chine

Cet article cherche tout d'abord à mettre en évidence l'existence d'une incitation à exporter et importer en fraude. La méthode d'analyse part d'un modèle simple, sans fraude, expliquant les exportations officielles par les taux de change officiel et libre, le taux de rétention des devises, le prix relatif et la demande mondiale; on ajoute au modèle simple des variables explicatives de la fraude, telle que le taux de change parallèle, les droits de porte à l'exportation, et les diverses mesures de protection non tarifaires. Cette proposition a été testée économétriquement sur des données microéconomiques par produit. Un test d'hypothèses emboîtées a permis de montrer l'influence des variables explicatives de la fraude sur les exportations officielles, et donc d'expliquer les motivations de la fraude à l'exportation. En ce qui concerne les importations, l'écart important existant entre les tarifs et les taux de collecte -rapport entre les recettes douanières et la valeur CAF des importations, ne s'explique pas uniquement par les mesures d'exonérations légales. Il s'explique aussi par la fraude, qui crée une évasion des droits d'entrée malgré un enregistrement correct des importations, et qui est favorisée par la corruption des douaniers. On montre d'une part que la fraude se développe si le tarif est supérieur à la prime de change, ce qui s'est vérifié empiriquement. On montre d'autre part que la corruption est profitable si le montant du " bakchich " ne dépasse pas l'espérance de l'amende payée en cas de contrôle, ce qui est assez réaliste pour le cas de la Chine.