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La situation des assureurs soumis à Solvabilité II en France au premier semestre 2018

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  • Baddou, Saïda
  • Jarrijon, Stéphane
  • Capitaine, Gaëlle
  • Zimmermann, Anne-Gaëlle

Abstract

Après une année 2017 en demi-teinte, l’assurance vie retrouve son dynamisme en 2018. La collecte d’assurance vie de l’année 2017 présentait une double particularité. D’une part, alors que le niveau de la collecte brute s’est maintenu, à partir de la mi-2016 la composition a évolué sous l’effet d’un dynamisme des supports en unités de compte (UC) jamais observé auparavant et d’un recul concomitant des supports en euros. D’autre part, la collecte nette globale (euros + UC) 2017 a été la plus faible sur les cinq dernières années, principalement en raison d’une nette progression des rachats sur les supports en euros. En 2018, la collecte nette en assurance vie retrouve une tendance comparable à celle du 1er semestre 2016, et en dépasse même le niveau sur les mois de septembre et octobre, grâce à une collecte brute plus forte et à une diminution des rachats par rapport à la même période de 2017. Toutefois, à la différence de 2016, le dynamisme de la collecte nette reste porté par les supports en UC. Les données des remises réglementaires Solvabilité 2 du 1er semestre 2018 confirment la croissance soutenue du chiffre d’affaires de l’assurance vie, en hausse de 5,4% par rapport au 1er semestre 2017. Cette forte progression est principalement portée par les supports en UC (+8% entre les 1ers semestres 2017 et 2018) et dans une moindre mesure par l’activité d’assurance avec participation aux bénéfices regroupant les supports en euros et les produits de prévoyance (+5%). La « Flat Tax1 » de 30%, entrée en vigueur le 1er janvier 2018 mais s’appliquant aux versements effectués à partir du 27/09/2017, ne semble donc pas avoir découragé les versements des ménages sur leurs contrats d’assurance vie. En effet, les évolutions de la fiscalité de l’assurance vie sont soit neutres soit plus avantageuses et lorsqu’elles sont moins favorables (au-delà de 8 ans), ne s’appliquent qu’à partir d’un niveau d’encours assez élevé2. Par ailleurs, la mise en place de la « Flat Tax » n’a pas non plus été accompagnée d’une modification du mécanisme d’abattement fiscal spécifique à l’assurance vie, qu’il s’agisse de la fiscalité sur le revenu ou de la transmission. L’activité non vie sur le 1er semestre 2018 reste marquée par les événements climatiques et par la préparation du Brexit. Si le chiffre d’affaires de l’assurance non vie progresse de 3,1% par rapport au 1er semestre 2017, l’assurance non vie reste surtout marquée au 1er semestre 2018 par une augmentation notable de la sinistralité (+5,1% par rapport au 1er semestre 2017). La hausse de la sinistralité est notable pour le risque catastrophes naturelles (+31% pour l’ensemble de la réassurance non vie acceptée et +75% pour les acceptations de réassurance liées à ce risque). Cette évolution est probablement en lien avec les règlements de sinistres relatifs aux événements climatiques de fin 2017 plus importants qu’initialement provisionnés et avec le provisionnement des assureurs et réassureurs en vue des sinistres climatiques connus ou anticipés pour la seconde moitié de 2018 (incendies en Grèce, sécheresses en Europe et aux États-Unis, inondations au Japon, …). L’activité non vie des organismes étrangers en France, réalisée grâce au passeport européen, a présenté un taux de croissance important entre 2016 et 20173 (+8,8%). La perspective du Brexit a pesé sur la composition des flux : la part de marché des organismes situés au Royaume-Uni a ainsi notablement diminué passant de 47% à 36% des primes non vie collectées via le passeport européen (LPS-LE4). Les primes non vie collectées en France par des organismes britanniques passe ainsi de 4,5 milliards d’euros en 2016 à 3,8 milliards d’euros en 2017. Le secteur de l’assurance français demeure peu exposé à l’étranger L'encours des placements des principaux organismes d'assurance français s'élève à 2 547 milliards d'euros en valeur de marché au 2ème trimestre 2018, en hausse de 2,9% sur un an. Fin juin 2018, les placements des principaux organismes d’assurance sont majoritairement réalisés en France à hauteur de 63%, les investissements à l’étranger se répartissant entre l’Union européenne (26%) et le reste du monde (11%). Le secteur de l’assurance français est notamment exposé sur l’Italie à hauteur de 45,9 milliards d’euros. Les titres italiens étaient porteurs de fortes plus-values-latentes (représentant 26% de la valeur de marché des investissements italiens fin 2017) avant les élections italiennes du 1er semestre 2018. Si l’augmentation des spreads de taux d’intérêt les a sensiblement réduites, les plus-values latentes demeurent néanmoins confortables (20% à fin juin 2018). La part des placements gérés par des fonds d'investissement a augmenté (28% des placements à fin juin 2018). Elle représente le deuxième poste d’investissement des assureurs, derrière les obligations souveraines et devant les obligations d'entreprise. Ces dernières ont en effet connu sur un an un tassement significatif, presque intégralement expliqué par la baisse des détentions d'obligations émises par des entreprises du secteur financier (-23 milliards d’euros). La solvabilité des assureurs continue de se renforcer à la mi-2018 Les assureurs français présentent des niveaux de couverture du SCR élevés. En effet, la solvabilité des principaux organismes français connait une forte progression au début de l’année 2018 avec un taux de couverture moyen s’établissant à 241 % (232 % au 1er semestre 2017). L’évolution positive du ratio de solvabilité moyen est principalement portée par les organismes vie qui voient leur taux de couverture augmenter de 12 points de pourcentage entre les premiers semestres 2017 et 2018 (228 % au 1er semestre 2018). En revanche, la baisse de l’actif net au 2ème trimestre 2018 entraine une réduction de la réserve de réconciliation pour les organismes non vie, et donc de leurs fonds propres. Les organismes non vie présentent ainsi une légère diminution de leur taux de couverture moyen, passant de 275 % au premier semestre 2017 à 272 % au premier semestre 2018.

Suggested Citation

  • Baddou, Saïda & Jarrijon, Stéphane & Capitaine, Gaëlle & Zimmermann, Anne-Gaëlle, 2018. "La situation des assureurs soumis à Solvabilité II en France au premier semestre 2018," Analyse et synthèse 97, Banque de France.
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