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La situation des grands groupes bancaires français à fin 2015

Author

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  • Adenot C.
  • Avisoa E.
  • Guilmo J.
  • Offner J.
  • Point E.

Abstract

Après un exercice 2014 affecté par d’importantes charges exceptionnelles, les résultats de l’année 2015 des six principaux groupes bancaires français1 se sont redressés : - Malgré l’environnement de taux bas et le retour de la volatilité sur les marchés, le produit net bancaire (PNB) agrégé a augmenté de 7,3 % entre 2014 et 2015 ; une partie de cette hausse reflète néanmoins des effets de change parfois importants ainsi que l’impact de la réévaluation de la dette propre de certains groupes ; - Les frais de gestion ont progressé de 5,8 % mais le coefficient d’exploitation s’est réduit de 0,9 point de pourcentage (pt), à 66,4 %, à la faveur d’une plus forte augmentation du PNB ; le coefficient moyen ressortirait toutefois en hausse après retraitement des effets comptables précédemment mentionnés, témoignant d’un environnement économique qui tarde à s’améliorer et rend nécessaire la poursuite de l’ajustement des coûts ; - Le coût du risque, qui s’inscrivait en baisse depuis 2012 et avait marqué une forte diminution entre 2013 et 2014 (-17,8 %), est reparti à la hausse (+2,2 %) sous l’effet notamment de nouvelles provisions pour litiges ou du paiement de pénalités ; - Au final, le résultat net part de groupe (RNPG) s’est redressé pour atteindre 23,7 milliards d’euros en 2015 (+9,4 milliards d’euros par rapport à 2014, soit une hausse de 65,9%) ; retraité des éléments exceptionnels qui avaient affecté l’exercice 2014, le RNPG ressort en hausse de l’ordre de 8 %. Les informations disponibles à la date de rédaction de la présente étude font par ailleurs ressortir des résultats encore solides au premier trimestre 2016, en particulier avec une baisse significative du coût du risque. Malgré cela, la rentabilité sur capitaux propres demeure faible et bien inférieure aux attentes –sans doute trop élevées et injustifiées dans le contexte actuel – des investisseurs. La tendance, déjà observée l’année dernière, de l’amélioration des bilans et du renforcement de la solvabilité se confirme : - Pour la seconde année consécutive, le taux d’encours dépréciés s’inscrit en repli et le taux de provisionnement des encours dépréciés poursuit son redressement engagé depuis mi-2010 ; - La croissance des crédits s’accélère en France et reste bien supérieure à la moyenne en zone euro, où, portée par les actions volontaristes de la Banque centrale européenne, elle est redevenue positive en 2015 après une année 2014 en demi-teinte ; - Les six groupes affichent des ratios Common equity tier 1 (CET1) « full CRR/CRD4 »2 en hausse, ce qui porte le ratio CET1 agrégé des 6 groupes à 12,6 % (+0,7 pt par rapport à 2014). Reconstitué sur la base de concepts à peu près homogènes, le montant de capital CET1 des grands groupes français double entre fin 2008 et juin 2015 ; - Les banques disposent toujours de liquidités abondantes et ont toutes publié des ratios de liquidité à court terme (liquidity coverage ratio – LCR) supérieurs à 100 % à fin décembre 2015. L’amélioration du LCR est d’abord due à une forte augmentation au numérateur de la part des actifs de haute qualité (« high quality liquid assets » ou HQLA) ; - Les ratios crédits / dépôts poursuivent leur décroissance grâce à une progression des dépôts dans un environnement de taux bas (+6 % entre décembre 2014 et décembre 2015) qui s’opère à un rythme plus soutenu que celui des crédits (+2 % sur 1 an). Malgré ces progrès, des risques persistent, qui pèsent sur la rentabilité des établissements : - Les taux durablement bas, voire négatifs, érodent la marge nette d’intérêt des banques, qui est en outre pénalisée par l’inertie de la rémunération de l’épargne règlementée. Dans ce contexte, les banques pourraient être tentées de s’orienter vers des activités relativement plus rentables mais aussi plus risquées, ce qui pourrait, à l’avenir, peser sur le coût du risque. Par ailleurs, une remontée brutale des taux d’intérêt pourrait fragiliser les marges d’intérêt dès lors que la rémunération des actifs s’ajusterait moins rapidement que les coûts du passif ; - Le contexte macroéconomique mondial, que ce soit la faiblesse de la croissance dans les pays émergents, la baisse du prix des matières premières ou les conséquences des incertitudes politiques en Europe (cf. par exemple le référendum britannique) constituent d’autres facteurs à surveiller ; - Couplés à la mise en oeuvre des nouvelles réglementations, ces risques pourraient peser sur les conditions de refinancement des banques alors même qu’elles doivent émettre d’importants volumes de dette éligible en matière de résolution ; - Enfin, les banques sont contraintes de s’interroger sur leurs business models, principalement celui de leur banque de détail qui sera probablement confrontée à des ajustements très significatifs dans les années à venir. Il s’agit non seulement de tenir compte de l’ensemble des nouvelles réglementations et contrer l’érosion des marges d’intérêt, mais aussi de faire face aux nouveaux enjeux liés à la digitalisation de l’économie, avec notamment les changements des usages des clients et l’entrée de nouveaux acteurs sur le marché, comme les Fintechs.

Suggested Citation

  • Adenot C. & Avisoa E. & Guilmo J. & Offner J. & Point E., 2016. "La situation des grands groupes bancaires français à fin 2015," Analyse et synthèse 63, Banque de France.
  • Handle: RePEc:bfr:analys:63
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    Keywords

    produit net bancaire; charges d’exploitation; coefficient d’exploitation; coût du risque; résultat net; ratio de solvabilité; key risk indicators.;
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    JEL classification:

    • G21 - Financial Economics - - Financial Institutions and Services - - - Banks; Other Depository Institutions; Micro Finance Institutions; Mortgages

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