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La situation des grands groupes bancaires français à fin 2014

Author

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  • Adenot C.
  • Avisoa E.
  • Frappa S.
  • Guilmo J.
  • Offner J.

Abstract

Les résultats de l’année 2014 des six principaux groupes bancaires français1 marquent un recul par rapport à 2013. Toutefois, ceux-ci se sont vus affectés par divers éléments exceptionnels d’ampleur assez conséquente, notamment le règlement de l’amende de BNP Paribas imposée par les autorités américaines. Hors prise en compte de ces éléments exceptionnels, on constate une légère hausse de la rentabilité : - Le produit net bancaire (PNB) agrégé des six groupes affiche une hausse modérée de 1,8 % (0,8 % après retraitement des impacts comptables liés à la réévaluation de la dette propre), du fait des bons résultats des activités d’assurance et de gestion d’actifs. Le PNB dans la banque de détail en France est en revanche stable au niveau global, voire se dégrade dans certaines banques sous l’effet de deux facteurs : en premier lieu, les commissions se stabilisent, notamment en raison du plafonnement des commissions d’intervention ; en second lieu, la marge d’intérêt est sous pression : à l’actif, la baisse du rendement moyen des encours de prêts à l’habitat aux particuliers s’intensifie dans un contexte de rachats de crédits et de renégociations historiquement élevés alors que la production de crédits aux entreprises reste faible compte tenu d’une conjoncture peu porteuse en 2014; au passif, même si les banques ont pour l’heure tiré parti de la forte baisse du coût de financement de marché, la rémunération des dépôts réglementés diminue moins vite que les ressources non administrées ; - le coût du risque est en repli de 17,8 % et se concentre sur la banque de détail et la banque de financement et d’investissement ; ce mouvement traduit un redressement sensible de la qualité des risques ; l’amélioration du coût du risque n’est que partiellement atténuée par la hausse des charges d’exploitation (+1%) : le PNB diminué des frais de gestion et du coût du risque marque une hausse de 15,3% ; - la charge d’impôts augmente de 14,4 %, du fait notamment de la non-déductibilité de la taxe sur le risque systémique et de l’augmentation (de 5 à 10,7 %) de la contribution exceptionnelle sur l’impôt, instaurée en 2013 et prorogée ; - au final, les six plus grandes banques françaises ont dégagé, au cours de l’année 2014, un résultat net part du groupe de 14,3 milliards d’euros, en recul de 20,6 % par rapport à l’année 2013. Retraité des éléments exceptionnels, le résultat net part du groupe progresse de 8 %. Les résultats du premier trimestre 2015 affichent une amélioration globale de la rentabilité, qui confirme les tendances sous-jacentes de 2014, tout en accentuant les faiblesses entrevues sur la banque de détail en France : - Les principaux groupes bancaires français publiant des comptes trimestriels (BNPP, SG, GCA, GBPCE) ont dégagé un résultat net part du groupe de 4,4 milliards d’euros, en croissance de 22,8 % par rapport au premier trimestre 2014 ; cette forte progression est avant tout la conséquence de la bonne tenue des marchés financiers en réaction au lancement du programme d’achats d’actifs de la BCE en janvier 2015 et d’un effet de change favorable ; - Les revenus de la banque de détail en France continuent de se détériorer, la baisse atteignant 0,8 % au cours du premier trimestre 2015 par rapport au premier trimestre 2014 malgré une demande de crédit qui repart à la hausse, de la part des entreprises comme des particuliers. Par ailleurs, les grands groupes bancaires français ont poursuivi le rééquilibrage de leurs bilans et le renforcement de leur structure financière : - Les six groupes affichent des ratios Common equity tier 1 « full CRD4 » supérieurs à 10 %, le ratio global se portant à 11,8 % au 31 décembre 2014 contre 11 % au 31 décembre 2013. Tous les établissements enregistrent des ratios de levier supérieurs à 3 %, calculés conformément aux dispositions du règlement délégué de la Commission Européenne du 10 octobre 2014 ; - L’ensemble des groupes présente une situation de liquidité solide au regard des nouveaux ratios de liquidité : hormis le groupe Crédit Mutuel, qui ne communique pas sur le sujet, tous les groupes ont publié des ratios LCR supérieurs à 100 %. L’amélioration du ratio LCR est due principalement à une augmentation au numérateur du ratio de la part des actifs de haute qualité (composés essentiellement de titres souverains et de liquidités placées en banque centrale), qui atteint 11,4 % du total bilan au 31 décembre 2014 ; - Enfin, les ratios crédits / dépôts ont poursuivi leur repli sous le double effet d’une progression des dépôts à la clientèle et d’une stagnation des encours de crédits. Malgré ces progrès, des risques persistent et pèsent sur la rentabilité des établissements : - Le contexte de taux bas est un double risque : d’une part, la faiblesse de la pente de la courbe réduit mécaniquement les marges bancaires avec un effet d’autant plus sensible en France que l’ajustement du coût des ressources aux conditions de marché est freiné par le poids de l’épargne réglementée et que les renégociations de crédits à l’habitat augmentent fortement ; d’autre part, un redressement brutal des taux d’intérêt pourrait dégrader les conditions de refinancement des banques et réduire les marges d’intérêt si les hausse de taux ne pouvaient être répercutées rapidement sur les crédits accordés à la clientèle ; - D’autres facteurs influençant négativement la rentabilité des banques françaises restent à surveiller : les risques de litiges en suspens, les risques géopolitiques en lien avec les expositions internationales et les règlementations en cours de discussion aux niveaux international/européen ; - Enfin la faible rentabilité des banques les contraint à s’interroger sur leurs business models. Les performances en demi-teinte de la banque de détail en France pourraient inciter les banques à chercher des relais de croissance, à l’international ou en privilégiant d’autres activités plus dynamiques telles que l’assurance ou la gestion d’actifs ; par ailleurs, ce phénomène de faible rentabilité pourrait conduire à une intensification des réductions de coûts déjà mises en oeuvre.

Suggested Citation

  • Adenot C. & Avisoa E. & Frappa S. & Guilmo J. & Offner J., 2015. "La situation des grands groupes bancaires français à fin 2014," Analyse et synthèse 46, Banque de France.
  • Handle: RePEc:bfr:analys:46
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    Keywords

    produit net bancaire; charges d’exploitation; coefficient d’exploitation; coût du risque; résultat net; ratio de solvabilité; key risk indicators.;
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    JEL classification:

    • G21 - Financial Economics - - Financial Institutions and Services - - - Banks; Other Depository Institutions; Micro Finance Institutions; Mortgages

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