Fonctionnement Et Intégration Des Marchés Vivriers Camerounais Dans La Communauté Économique Et Monétaire De L'Afrique Centrale

L'analyse des échanges du Cameroun avec les pays voisins confirme le faible niveau des échanges intra-communautaires en Afrique centrale. Par rapport à ses voisins de la CEMAC, le Cameroun dispose d'un avantage comparatif révélé pour les produits agricoles vivriers et est peu engagé dans le commerce intra-branche. Par rapport au Nigeria, le Cameroun ne dispose pas d'un avantage comparatif révélé pour les produits agricoles vivriers, mais est davantage engagé dans le commerce intra-branche. Les tests économétriques révèlent une très faible intégration du marché vivrier frontalier d'Abang-minko'o avec les marchés intérieurs camerounais et mettent en évidence des défaillances dans le fonctionnement des marchés. Il existe parmi les opérateurs des stratégies de collusion et l'information des différents agents reste très partielle. L'analyse du marché de la banane-plantain montre l'ampleur des marges commerciales dégagées par les commerçants au-delà d'une compensation des coûts élevés de transactions et de risques encourus. Les marchés vivriers frontaliers avec le Gabon et ceux de la province du Sud du Cameroun sont non seulement incomplets mais également fragmentés. Les actions visant à corriger ces défaillances incombent à la fois à l'État, aux opérateurs privés et aux bailleurs de fonds.