Ce qui m'a le plus frappé

[fre] Le titre même de cet article annonce une présentation subjective. Parmi les bouleversements qui ont marqué les quatre décennies qui se sont écoulées depuis la fondation de la S.F.E.R., j'ai retenu surtout : l'évolution du concept d'économie rurale (de la micro-économie — étude de l'exploitation — jusqu'à la politique agricole et, aujourd'hui, l'ensemble du monde rural, ainsi que la distribution et la consommation alimentaire ; le développement des recherches, grâce à l'augmentation considérable du nombre d'économistes agricoles, aux relations croissantes entre disciplines voisines et aux progrès de la statistique ; grâce à cette dernière aussi, l'utilisation de plus en plus fréquente de modèles mathématiques — évolution très positive, pourvu qu'on sache interpréter correctement les résultats de la mise en œuvre de ces modèles ; la remise en cause du productivisme — justifiée ou non selon les conclusions que l'on tire des critiques formulées ; les travaux sur la terminologie de l'économie agricole, qui ont montré combien il est difficile de définir correctement des termes que tout le monde emploie tous les jours sans se poser de questions. Enfin, la recherche des lacunes conduit à souhaiter que les scientifiques ne laissent pas aux dogmatiques le monopole des recherches socio-économiques sur le Tiers-Monde. [eng] The title of this paper suggests that the presentation will be a subjective one. What has struck me during the last four decades has been : the evolution of the notion of agricultural economics (from farm management to agricultural policy and even, to-day, the rural world and food consumption) ; the development of research, due to the tremendous increase of the number of agricultural economists, the increasing relations with linked sciences and the progress of statistics ; better statistics have, in particular, made possible the use of more and more mathematical models — a favourable evolution, on the condition that the results of the use of models are not misinterpreted ; the criticism of what is called in French "productivism" (technical progress, in order to maximize labour productivity, without taking into account all its negative effects) ; the discussions about terminology, which have shown how difficult it is to define precisely even terms which are very commonly used. Finally, the search for themes, that have been overlooked, has led me to emphasize the need to develop scientific studies on the Third World, in order to prevent dogmatists dominating in this field.