1975 : Récession ou stagnation ?

[fre] Au début de 1976, on estimait que 1975 avait été la première année depuis la guerre à avoir connu une décroissance de la production intérieure française, décroissance évaluée à au moins 2%. On sait maintenant, d'après les comptes nationaux définitifs de 1975, qu'en fait le produit intérieur brut a crû de 0,3 % en volume au cours de l'année. Comment expliquer un tel écart par rapport aux estimations primitives? Deux types d'arguments sont à mettre en avant. La rectification intervenue n'est en effet pas purement statistique; elle a également une origine conceptuelle. Alors que les estimations initiales étaient établies en « base 1962 », le compte définitif adopte le cadre du Système Élargi de Comptabilité Nationale, en base 1971 (SECN). Or l'on s'aperçoit que deux changements conceptuels entre les deux systèmes sont responsables d'environ 0,7% de l'écart. Par ailleurs, d'importantes révisions statistiques sont intervenues. Certaines ont affecté les évolutions des productions des branches. Mais la révision fondamentale a été entraînée par une meilleure prise en compte de la consommation intermédiaire des branches, dont l'évolution n'apparaît plus, dans le compte définitif, comme parallèle à celle de la production. On s'est aperçu qu'il convenait de tenir compte de 12 milliards d'économies de consommations intermédiaires. Les révisions statistiques expliquent globalement 2 % de l'écart entre estimations primitives et résultats définitifs. [eng] 1975 : Recession or Stagnation? - In the beginning of 1976, it was estimated that 1975 had been the first post-World War II fiscal year to have seen a decrease in the domestic French production (at least 2 %). It is now known, after the publication of the national accounts for 1975, that the Gross Domestic Product actually increased by 0.3 % in volume during the year. How does one explain this difference between the original pessimistic estimates and these results? There are two kinds of arguments : the rectification of the results was not a purely statistical operation; it may have had its start in concepts. Whereas the estimates first rendered were in « base 1962 », the final accounting results were given in terms of the Enlarged System for National Accounts, which are in « base 1971 » units. Two changes in the conceptual framework of the two systems are responsable for a 0,7 % difference in results. Elsewhere, other important statistical revisions were made. Some of these adjustments effected the trends of the sectors of production. The fundamental change was prompted by a better means of taking into account the intermediate consumption of sectors. This latter evolution no longer appears as a parallel development to that of production in the final accounts that were published. It was noted that some 12 billion francs representing savings on intermediate consumption should be taken into account. These statistical changes explain an overall 2 % of the difference between original estimates and the final published results. [spa] 1975 : ¿ Recesion o estancamiento ? - A principios de 1976, se consideraba que 1975 era el primer ano después de la guerra que experimentaba una deceleración de la producción interior francesa, estimada en un 2% por lo menos. Hoy dia y según las cuentas nacionales défi niti vas de 1975, sabemos que, en realidad, el producto interior bruto se ha incrementado en un 0,3% en volumen en el transcurso del ano. ¿ Como puede explicarse tal diferencia con relación a estimaciones anteriores? Es factible poner delante dos tipos de argumento. La rectificación intervenida no es, en efecto, meramente estadistica; tiene también un origen conceptual. Cuando las estimaciones iniciales estaban establecidas con « base 1962 », las cuentas definitivas adoptan el cuadro del Système Élargi de Comptabilité Nationale (SECN) o sea Cuadro del Sistema Extendido de Contabilidad Nacional, con base de 1971. Ahora bien, nos damos cuenta de que dos cambios conceptuales entre ambos sistemas son responsables de un 0,7% de la diferencia. Por otro lado, intervinieron importantes revisiones estadisticas. Algunas de ellas afectaron las evoluciones de producción de las ramas. Mas la revision fundamental fué acarreada por una toma en cuenta mis apropiada del consumo intermedio de las ramas, cuya evoluciôn ya no aparece en las cuentas definitivas, como siendo paralela a la de la producciôn. Fué factible observar que convenia tener presente 12 mil millones de economfas de consumos intermedios. Los repasos estadísticos explican globalmente el 2% de la diferencia advertida entre estimaciones provisionales y resultados definitivos.