Comparaison des salaires français et étrangers

[fre] Problèmes théoriques et techniques posés par l'étude et premiers résultats. Le salaire est envisagé comme revenu de l'ouvrier, puis comme coût de l'heure de travail. . I. Principe de la comparaison . Comparaison des coûts. — Se situe dans le cadre d'une comparaison des capacités concurrentielles de divers pays sur le marché international ; devrait être complétée par une comparaison de la productivité de la main- d' œuvre. Tient compte de toute charge « annexe au salaire » à caractère plus ou moins social, entrant dans les prix de revient au titre de la main-d'œuvre. Double calcul, avec les charges fiscales liées au salaire (impôt cédulaire en France), et sans ces charges. . Comparaison des gains. — Élément nécessaire, quoique insuffisant, d'une comparaison internationale des niveaux de vie. Gain horaire et surtout hebdomadaire, d'un ouvrier, calculé compte tenu et compte non tenu des gratifications et primes exceptionnelles. Gain « direct » brut, sans les prestations familiales et sociales, cotisations ouvrières non déduites. . Le calcul des gains des pères de famille et des gains compte tenu des prestations et cotisations de caractère social et des impôts à la charge du travailleur, est renvoyé à un article ultérieur. . II. Dispersion et moyennes . Dans chaque pays, forte dispersion des salaires, suivant la branche industrielle, la taille et la localisation géographique de l'établissement, le sexe, la qualification professionnelle et l'âge du travailleur. . L'étude détaillée de cette dispersion (dans un prochain article) complétera celle des gains et coûts moyens dans les industries manufacturières, qui dès maintenant permet de situer, les uns par rapport aux autres, les divers pays pris chacun « dans son ensemble ». . III. Premiers résultats : gains et coûts moyens . Gains et coûts moyens comparés d'abord sans choix d'un taux de transformation des monnaies étrangères en francs, par la méthode dite « des taux d'équivalence ». . Puis comparaison des coûts exprimés à l'aide des taux de change officiels : coût français en hausse continue par rapport aux coûts étrangers de décembre 1949 à la fin de 1954, très inférieur à cette époque au coût américain et suédois, peu différent du coût suisse et britannique, supérieur au coût belge, allemand, italien, hollandais et espagnol. . Signification réduite de la comparaison des gains lorsqu'on utilise les taux de change officiels. Les données très approximatives dont on dispose sur le niveau relatif des prix dans les divers pays étudiés ainsi que sur la proportion des chômeurs dans la population active, paraissent indiquer que, grossièrement le pouvoir d'achat des salaires en France (notion différente de celle de niveau de vie), en augmentation continue de décembre 1949 afin 1954, serait inférieur à celui des États-Unis, de la Suède, de la Suisse, de la Grande-Bretagne, du même ordre que celui de la Belgique, de l'Allemagne occidentale et des Pays-Bas, supérieur à celui de l'Italie et de l'Espagne. Des études complémentaires sont en cours.