Wages in the United Kingdom: Has There Been a Shift in the Phillips Curve? (Les salaires au Royaume-Uni: y a-t-il eu un déplacement de la courbe de Phillips?) (Los salarios en el Reino Unido: ¿Ha habido un desplazamiento en la curva de Phillips?)

Les chiffres publiés sur les variations des salaires horaires moyens des manoeuvres sont influencés à la fois par la façon dont la répartition des emplois varie dans le secteur industriel et par des facteurs démographiques qui influent sur la proportion des heures travaillées par les hommes, femmes et adolescents; ils sont également déformés par la méthode d'ajustement utilisée pour exclure l'effet des heures supplémentaires. Si l'on soustrait l'effet des variations de la proportion des heures travaillées par ces trois groupes d'individus et si l'on n'exclut pas le salaire versé pour les heures supplémentaires habituellement ouvrées par les hommes, les estimations obtenues ont moins tendance à augmenter au cours des derniers cycles que les chiffres publiés et fournissent en outre des estimations corrigées du glissement salarial. Alors que les modifications des taux de salaires varient avec le pourcentage de chômage(u), approximativement selon la formule WR = 11,1 - 4,22u, l'importance du glissement salarial est, elle, liée aux variations du nombre des offres d'emplois non satisfaites(v), approximativement selon la formule: WD = 1,11 + 0,0131v. Une analyse de l'évolution du marché du travail semble indiquer qu'une diminution de l'accroissement potentiel de la population active à la fin des années 1960 a entraîné une augmentation du nombre des offres d'emplois non satisfaites par rapport à un niveau donné de chômage, ce qui a intensifié le glissement salarial. Les disparités qui existent entre les variations effectives des gains horaires et celles qui sont "prévues" en vertu des formules susmentionnées font apparaître vers la fin des années 1950 un ralentissement des hausses des salaires par rapport aux conditions de la demande régnant alors sur le marché du travail et, pendant la deuxième moitié des années 1960, d'une accélération qui s'est accentuée très nettement après la dévaluation. L'auteur donne provisoirement comme explication à ces tendances la baisse marquée des prix des biens manufacturés importés à la fin des années 1950 et leur hausse exceptionnellement rapide vers la fin des années 1960. En conclusion, l'auteur estime qu'à court terme la relation qui existe entre le nombre de chômeurs et la variation des taux de salaires devrait être considérée comme un exemple de "codétermination" plutôt que comme une relation de cause et effet. Cette conclusion diffère ainsi de l'opinion généralement acceptée selon laquelle la courbe de Phillips définit un "trade-off" entre le chômage et la hausse des salaires. /// Las cifras publicadas sobre la variación en el promedio de los ingresos por hora de los trabajadores manuales vienen influidas por las variaciones en la distribución industrial del empleo y factores demográficos que afectan la parte de horas trabajadas correspondiente a hombres, mujeres y jóvenes, y vienen asimismo desfiguradas por el método de corrección aplicado al trabajo en horas extraordinarias. Las estimaciones que dejan de lado el efecto de la variación en la proporción de horas trabajadas por cada grupo, y sin excluir la compensación pagada por las horas extraordinarias que trabajan de forma regular los hombres, indican mayor número de movimientos semejantes durante los ciclos recientes que las cifras publicadas, y proporcionan estimaciones revisadas del deslizamiento de los salarios. Aunque las variaciones de la tasa salarial varían con el porcentaje de desempleo (u) aproximadamente de acuerdo con la fórmula de WR = 11,1 - 4,22u, la fuerza del deslizamiento se relaciona con la variación del número de vacantes (v) aproximadamente de la forma siguiente: WD = 1,11 + 0,0131v. Un análisis de la evolución del mercado laboral indica que, a finales del decenio de 1970, una disminución del crecimiento potencial de la mano de obra asalariada condujo a un aumento en el número de vacantes existentes a un nivel dado de desempleo, y se fortaleció el deslizamiento salarial. Las discrepancias entre las variaciones efectivas de los ingresos y las "previstas", sobre la base de las fórmulas anteriores, indican una desaceleración de las subidas de salarios en relación con las condiciones de la demanda en el mercado laboral a fines del decenio de 1950, y una aceleración en la segunda parte del decenio de 1960, que se hace marcadísima tras la devaluación. Esas tendencias se explican de momento por la enorme bajada, a finales del decenio de 1950, de los precios de las manufacturas importadas, y la rapidísima subida que experimentaron a finales del decenio de 1960. Para concluir, se sugiere que la relación de corto plazo entre el desempleo y la variación de las tasas salariales debe considerarse como un caso de codeterminación, y no de causa y efecto. Esto difiere de la interpretación generalmente aceptada de la curva de Phillips como indicativa de una equivalencia entre el desempleo y las subidas de salarios.