IDEAS home Printed from https://ideas.repec.org/p/spo/wpmain/infohdl2441-7743.html
   My bibliography  Save this paper

Politiques monétaires : dans la trappe ?

Author

Listed:
  • Matthieu Lemoine

    (Observatoire français des conjonctures économiques)

  • Catherine Mathieu

    (Observatoire français des conjonctures économiques)

  • Christine Rifflart

    (Observatoire français des conjonctures économiques)

Abstract

Depuis la panique qui s’est déclenchée à l’été 2007 sur les marchés financiers et face aux risques de récession qui pèsent sur les économies, les grandes banques centrales n’ont pas ménagé leurs efforts. La Réserve fédérale, et dans une moindre mesure la Banque d’Angleterre, ont mené jusqu’en mai 2008 un round de baisse de taux d’intérêt directeur tandis que la BCE, dans un sursaut d’inquiétude face au risque d’une hausse de l’inflation, relevait une dernière fois le sien le 8 juillet. Mais la faillite de Lehman Brother le 15 septembre a contraint les autorités monétaires à une nouvelle action coordonnée et forte de baisse des taux, action facilitée par le repli des prix du pétrole et les signes croissants d’affaiblissement des économies. Le mouvement devrait s’achever aux États-Unis fin octobre avec la baisse à 1 % des Fed funds. La BCE pourrait réduire son taux à 3,25 % d’ici le début 2009 et la Banque d’Angleterre, à 3,75 % dans le courant du deuxième semestre 2009. Mais surtout, en l’absence de transmission de la politique monétaire aux marchés, du fait de la défiance des banques à se prêter entre elles et des primes de risque demandées sur les faibles volumes échangés, les banques centrales ont dû intervenir massivement sur le marché interbancaire. D’importantes injections de liquidités ont été faites en même temps que se multipliaient les facilités de paiements auprès de l’ensemble des banques. Mais ces politiques monétaires pourraient se retrouver piégées dans une trappe à liquidité si la confiance ne revenait pas rapidement sur les marchés. D’une part, la chute des taux sur les obligations publiques témoigne de la fuite de l’épargne vers les actifs les moins risqués. Alors que les taux sur les prêts interbancaires demeurent très élevés, les taux sur les titres publics sont quasiment nuls. D’autre part, la rapide dégradation des bilans des banques menace de conduire à un apurement par restriction des conditions de crédits. Cette crainte est visible dans les réponses aux enquêtes auprès des banques mais n’est pas validée par les données de prêts. Seul le secteur hypothécaire des États-Unis semble véritablement en situation de credit crunch. Dans l’hypothèse où les banques ne voudraient plus prêter aux ménages ni aux entreprises, une relance budgétaire pourrait s’avérer alors nécessaire.Depuis la panique qui s’est déclenchée à l’été 2007 sur les marchés financiers et face aux risques de récession qui pèsent sur les économies, les grandes banques centrales n’ont pas ménagé leurs efforts. La Réserve fédérale, et dans une moindre mesure la Banque d’Angleterre, ont mené jusqu’en mai 2008 un round de baisse de taux d’intérêt directeur tandis que la BCE, dans un sursaut d’inquiétude face au risque d’une hausse de l’inflation, relevait une dernière fois le sien le 8 juillet. Mais la faillite de Lehman Brother le 15 septembre a contraint les autorités monétaires à une nouvelle action coordonnée et forte de baisse des taux, action facilitée par le repli des prix du pétrole et les signes croissants d’affaiblissement des économies. Le mouvement devrait s’achever aux États-Unis fin octobre avec la baisse à 1 % des Fed funds. La BCE pourrait réduire son taux à 3,25 % d’ici le début 2009 et la Banque d’Angleterre, à 3,75 % dans le courant du deuxième semestre 2009. Mais surtout, en l’absence de transmission de la politique monétaire aux marchés, du fait de la défiance des banques à se prêter entre elles et des primes de risque demandées sur les faibles volumes échangés, les banques centrales ont dû intervenir massivement sur le marché interbancaire. D’importantes injections de liquidités ont été faites en même temps que se multipliaient les facilités de paiements auprès de l’ensemble des banques. Mais ces politiques monétaires pourraient se retrouver piégées dans une trappe à liquidité si la confiance ne revenait pas rapidement sur les marchés. D’une part, la chute des taux sur les obligations publiques témoigne de la fuite de l’épargne vers les actifs les moins risqués. Alors que les taux sur les prêts interbancaires demeurent très élevés, les taux sur les titres publics sont quasiment nuls. D’autre part, la rapide dégradation des bilans des banques menace de conduire à un apurement par restriction des conditions de crédits. Cette crainte est visible dans les réponses aux enquêtes auprès des banques mais n’est pas validée par les données de prêts. Seul le secteur hypothécaire des États-Unis semble véritablement en situation de credit crunch. Dans l’hypothèse où les banques ne voudraient plus prêter aux ménages ni aux entreprises, une relance budgétaire pourrait s’avérer alors nécessaire.

Suggested Citation

  • Matthieu Lemoine & Catherine Mathieu & Christine Rifflart, 2008. "Politiques monétaires : dans la trappe ?," Sciences Po publications info:hdl:2441/7743, Sciences Po.
  • Handle: RePEc:spo:wpmain:info:hdl:2441/7743
    as

    Download full text from publisher

    File URL: https://spire.sciencespo.fr/hdl:/2441/7743/resources/2008-10-lemoine-politiques-monetaires-dans-la-trappe.pdf
    Download Restriction: no
    ---><---

    Other versions of this item:

    More about this item

    Keywords

    Politique monétaire; Taux d'intérêt;

    JEL classification:

    • E52 - Macroeconomics and Monetary Economics - - Monetary Policy, Central Banking, and the Supply of Money and Credit - - - Monetary Policy

    Statistics

    Access and download statistics

    Corrections

    All material on this site has been provided by the respective publishers and authors. You can help correct errors and omissions. When requesting a correction, please mention this item's handle: RePEc:spo:wpmain:info:hdl:2441/7743. See general information about how to correct material in RePEc.

    If you have authored this item and are not yet registered with RePEc, we encourage you to do it here. This allows to link your profile to this item. It also allows you to accept potential citations to this item that we are uncertain about.

    We have no bibliographic references for this item. You can help adding them by using this form .

    If you know of missing items citing this one, you can help us creating those links by adding the relevant references in the same way as above, for each refering item. If you are a registered author of this item, you may also want to check the "citations" tab in your RePEc Author Service profile, as there may be some citations waiting for confirmation.

    For technical questions regarding this item, or to correct its authors, title, abstract, bibliographic or download information, contact: Spire @ Sciences Po Library (email available below). General contact details of provider: https://edirc.repec.org/data/ecspofr.html .

    Please note that corrections may take a couple of weeks to filter through the various RePEc services.

    IDEAS is a RePEc service. RePEc uses bibliographic data supplied by the respective publishers.