Externalisation du système d'information : le point de vue du prestataire

La première opération d'envergure concernant l'externalisation d'un système d'information (SI) remonte en 1989 lorsque Eastman Kodak confie cette activité à IBM. En 2005, c'est au tour de Renault de mener une opération similaire. Depuis, bien d'autres ont vu le jour. La principale motivation avancée pour justifier ces opérations fut de ne pas immobiliser des ressources dans des emplois qui ne relèvent pas de l'activité principale de l'entreprise et de réduire les coûts de possession directs et indirects (Reix, 2006). Mais il faut aussi remarquer que si l'externalisation peut comporter des avantages, elle comporte aussi des risques. De nombreuses études ont été menées sur la question de l'externalisation des systèmes d'information. Lacity et alii (2009) en ont dénombré pas moins de 191. Celles-ci se sont principalement intéressées aux aspects liés aux motivations et aux risques vus du côté du client (Lacity & Willcocks, 1998; Willcocks et Lacity, 1999; Kern & Willcocks, 2000; Lee, 2001; Bahli & Rivard, 2003, 2005; Fimbel, 2001, 2003; Walden & Hoffman, 2007). D'autres se sont intéressées aux alliances et partenariats noués pour développer un SI (Roy, 2006). En revanche, à notre connaissance, très peu de travaux se sont intéressés aux prestataires de services informatiques et ils se sont surtout intéressés aux risques encourus par ces derniers (Murthy, 2004; Mao & al. 2008; Aundhe & Mathew, 2009; Gopal & Koka, 2009), à l'intérêt qu'il peuvent avoir à développer des relations de long terme avec les clients dans le but de renforcer leurs propres compétences (Levina & Ross, 2003) ou encore à l'incidence de la nature des contrats sur la relation avec le client et la qualité de la prestation (Gopal & Koka, 2009, 2010).