À quoi jouent la Banque centrale et le gouvernement ?

La perspective d'un repli de l'activité en 2012 a conduit à la révision à la baisse des prévisions de croissance tant par la Banque centrale que par l'autorité budgétaire. Les différences dans le diagnostic conjoncturel de ces deux décideurs publics n'ont pas manqué de susciter des propos qui suggèrent l'existence d'un conflit d'objectifs et d'instruments entre la stratégie monétaire et la stratégie budgétaire susceptible d'entraîner une surenchère au détriment de la croissance et du bien-être social. Or, à s'interroger sur les fondements de ces stratégies, il apparaît bien que le jeu de politique économique est de type coopératif. Ce jeu est encadré par des règles institutionnelles selon lesquelles la Banque centrale veille, en vertu de ses statuts qui lui confèrent l'indépendance vis-à-vis du pouvoir politique, à la stabilité des prix. Le gouvernement est tenu, pour sa part, à se conformer à la discipline budgétaire. Face au ralentissement, tant annoncé, de la croissance, ce jeu peut prendre la forme d'une coordination contra-réalisatrice destinée à contrecarrer les fluctuations de l'activité et de l'emploi en fonction de règles flexibles assorties de marges de régulation de la conjoncture.