Les processus stratégiques à l’heure de la (post-)vérité : Le dopage, un tabou masquant un avantage concurrentiel dévoyé et redoutable

En abordant la question du dopage, à partir du cas du cyclisme professionnel, ce chapitre constate que la proactivité endogène de certains coureurs déloyaux, et/ou de leur encadrement, les conduit à mettre en place des dispositifs de dopage (physiologique et/ou mécanique) dans un contexte de grande inertie institutionnelle entretenue par la passivité de tous ceux qui n'ont pas vu, n'ont pas su, ou même n'ont pas voulu voir, en tout cas jusqu'à ce que le scandale éclate. C'est la face noire de la proactivité endogène qui est ainsi mise en évidence, quand l'inventivité devient délictueuse pour gagner à tout prix. C'est aussi la part de responsabilité de l'inertie endogène qui est discutée, avec cette idée de post-vérité qui, dans ces cas de tricherie, amène à réfuter les suspicions pourtant graves et sérieuses. En comparant le dopage à une source (fautive bien sûr) d'avantage concurrentiel valorisable, rare, difficilement imitable et substituable, autour d'une organisation fine de la tricherie, dont l'omerta, le chapitre taquine allègrement les préceptes du management stratégique. L'exercice est salutaire.