La diversification de l'offre des établissements culturels patrimoniaux des Métropoles du Grand Paris et d'Aix-Marseille-Provence par le spectacle vivant

L'articulation de l'enquête par questionnaire, qui a reçu 202 réponses, et des 20 études de cas dans les Métropoles du Grand Paris et d'Aix-Marseille-Provence a permis d'affiner la connaissance des logiques d'action et d'évaluation mises en avant par les musées de France et les bibliothèques municipales dans leur stratégie de diversification de l'offre par le spectacle vivant. Deux études de cas spécifiques sur les Archives Nationales et les Archives Départementales des Bouches-du-Rhône ont permis de confirmer la pertinence de leur inclusion dans le corpus de cette étude, en raison des points communs avec les deux autres types d'établissements culturels patrimoniaux. La logique majoritaire consiste à articuler la recherche d'un développement des publics et la valorisation des collections ou des fonds. Celle-ci est plus largement répandue dans les bibliothèques, notamment les plus grandes, que dans les musées. Une autre logique d'action repose sur une volonté de transformer l'image institutionnelle, perçue comme trop éloignée des centres d'intérêt des publics ciblés. Elle est le plus souvent articulée à un objectif de développement des publics et est plus mise en avant par les bibliothèques que par les musées. Enfin, la logique de l'expérimentation d'un décloisonnement des arts par la mise en relation des arts de la scène avec les objets des collections ou des fonds, saisis comme des sources d'inspiration artistique, est plus engagée par les musées que par les bibliothèques. Cette logique d'action est moins systématiquement reliée à un objectif de développement des publics. La diversification de l'offre des établissements culturels patrimoniaux par le spectacle vivant pose des enjeux en termes de modification du positionnement organisationnel et stratégique. Or, le plus souvent, les arbitrages ne se soutiennent d'aucun outil précis pour mesurer les évolutions quantitatives en nombre de spectateurs devenus usagers et les évolutions qualitatives relatives aux expériences esthétiques vécues. De plus, plusieurs équipes au sein d'un même établissement peuvent être animées par des logiques d'action et d'évaluation différentes.