Créativité et gestion des connaissances

L'innovation en entreprise, introduite au début des années 70 avec les groupes de brainstorming, popularisée au début des années 80 par les cercles de qualité et l'innovation participative, tombée en disgrâce à l'ère du tout financier et du tout rationnel, semble aujourd'hui devenue une nécessité vitale. Une politique volontariste de soutien à l'activité inventive va s'appuyer sur un processus opérationnel de gestion de l'évolution du patrimoine de connaissances, qui va devenir un outil pour l'évolution. L'hypothèse fondamentale qui est posée dans ce travail est l'identification du processus de création de connaissances à un processus d'évolution du patrimoine de connaissances de l'entreprise. Ce processus est basé sur la créativité des acteurs de la connaissance, internes à l'entreprise mais en interaction avec leur environnement. Cette créativité est stimulée par l'analyse critique du patrimoine intellectuel possédé par l'entreprise, ce qui aboutit à la création de nouvelles trajectoires technologiques en continuité ou bifurcation de celles existantes et ce qui se traduit par la capacité à transformer les compétences individuelles portées par les acteurs de la connaissance en un portefeuille d'innovations aligné sur la stratégie de l'entreprise en augmentant ainsi la chaîne de valeur de la connaissance. Sur la base d'un modèle systémique du patrimoine intellectuel, l'analyse de la dynamique de la connaissance a montré que l'enrichissement du patrimoine intellectuel obtenu par l'activité créative peut être décrit comme un processus évolutionniste. A partir de là, un dispositif expérimental est mis en place pour valider les hypothèses de base posées sur l'analyse du patrimoine intellectuel, sur le processus engendrant de nouveaux éléments du patrimoine intellectuel, sur la régulation de ce processus par l'intervention d'une communauté d'acteurs de la connaissance et sur l'intégration du résultat à la chaîne de valeur de l'organisation.