Paroles de l'événement : temps et récits autour de la gestion d'un événement culturel

Nous explorons le temps bien spécifique de l'événement et sa différence d'avec le temps de la gestion, en questionnant ses implications pour la gestion des événements culturels. Un récit commun, organisateur du temps et des rythmes, est supposé nécessaire pour coordonner les comportements durant le projet. Mais un tel récit ne contredit-il pas l'idée même d'événement ? L'événement tire son attrait par une sorte de promesse de fournir une expérience exceptionnelle, non la simple répétition du déjà connu. Mais gérer l'événement, n'est-ce pas la volonté de s'assurer de pouvoir remplir cette promesse, et pour cela tenter de tout prévoir, organiser, contrôler... ainsi s'assurer qu'aucun événement n'ait lieu ? L'étude se fonde sur le cas d'un événement international auquel nous avons participé en tant que chef de projet et co-directeur scientifique. La gestion étant supposée fournir un récit intégrateur, huit des principaux acteurs de l'événement ont été invités à nous raconter l'histoire du projet, Mais aucun des récits recueillis ne semblait pouvoir s'articuler avec les autres. En étudiant les communications entre acteurs, nous n'avons pas non plus réussi à identifier un récit polyphonique ou dialectique opposants artistes et gestionnaire. Enfin le recueil d'histoires vivantes nous oriente vers la conception derridienne de l'événement, qui est ce qui ne pouvait pas être organisé ou prévu. Nous en tirons des implications pour la gestion d'événements culturels.