La crise actuelle apporte-t-elle un démenti aux approches à la Kondratiev ?

La présente contribution s'articule en trois parties. Après avoir souligné que la crise actuelle interpellait les partisans des Kondratiev et tendait à conforter les critiques adressées à la problématique des cycles longs (I), on soutient que cette crise qui n'est pas seulement le fruit des excès de la finance doit être resituée dans le cadre d'une tendance longue aux difficultés (phase B) démarrée au seuil des années 1970 (II), ce qui nous conduit à avancer l'idée que la problématique des Kondratiev offre un cadre tout à fait pertinent pour l'analyser, et plus généralement pour rendre compte de la dynamique et des transformations historiques du capitalisme, à condition, toutefois, de rompre avec l'image stéréotypée du Kondratiev en tant que cycle long d'une durée de l'ordre d'une cinquantaine d'années, périodicité qui permettrait de facto de prévoir et de dater par avance le déclenchement du cycle suivant (III).