Gouvernance des associations du spectacle vivant : quelle répartition des pouvoirs entre artistes, dirigeants bénévoles et salariés au moment de la professionnalisation ?

Les exigences croissantes en matière de gestion génèrent des pressions importantes sur les associations. Les organisations du spectacle vivant n'échappent pas à cette tendance et sont de plus en plus conduites à se professionnaliser en faisant appel à des gestionnaires. Cet article étudie comment la gouvernance associative impacte la manière dont se déroule le processus de professionnalisation et plus spécifiquement comment s'établit la répartition des pouvoirs entre artistes, dirigeants bénévoles et salariés. Cette recherche qualitative est basée sur 580 heures d'observation participante et quatorze entretiens semi-directifs menés dans sept associations du spectacle vivant comptant moins de dix salariés réguliers. Nos résultats montrent que la professionnalisation n'est pas un processus linéaire : les salariés sont engagés au gré des projets et des financements obtenus et leurs pouvoirs sont régulés par les artistes et les dirigeants bénévoles. Notre contribution théorique porte sur la manière dont les différents acteurs de la gouvernance (dirigeants associatifs, artistes, salariés, bénévoles) mettent en place des mécanismes de gouvernance qui régulent la professionnalisation afin de prévenir et limiter les tensions entre parties prenantes. D'un point de vue managérial, cette recherche souligne le rôle des dirigeants bénévoles dans la mise en place d'une gouvernance adaptée à la situation de l'association. Cette recherche contribue à une meilleure connaissance de la gouvernance des associations du spectacle vivant en particulier et des associations en général.