Légalisation du marché du cannabis : quel cadre réglementaire pour prévenir et réduire les risques d’usage ?

Le cannabis est la substance illicite la plus consommée dans le monde. En 2012, 177 millions de personnes concédaient en avoir consommé au moins une fois au cours de l'année écoulée (unodc, 2014). Les plus fortes prévalences d'usagers de cannabis se retrouvent dans les pays de l'hémisphère nord, en particulier en Amérique du Nord et en Europe. La France est l'un des pays européens où la consommation de cannabis est la plus importante. Selon le Baromètre santé de l'Inpes, en 2014, 42 % des Français âgés de 15 à 75 ans affirmaient avoir déjà expérimenté le cannabis ; ils étaient 11 % à déclarer à en avoir fumé au cours des 12 derniers mois et 3 % à en avoir consommé au moins 10 fois dans le mois écoulé. 700000 Français en font un usage quotidien, soit 150000 de plus qu'en 2010 (Beck et coll., 2011, 2015). En 2014, 1 jeune sur 2 âgés de 17 ans avait expérimenté le cannabis, ils étaient 25,5 % à avoir fumé un joint dans le mois écoulé et 4 % en font une consommation quotidienne (Spilka et coll., 2015). Chez les plus jeunes encore, les premières expérimentations de cannabis sont observées dès la classe de 4e. Mis en parallèle à d'autres substances psychoactives, comme l'alcool, le tabac ou encore l'héroïne ou la cocaïne, les dommages que s'inflige le consommateur, ou qu'il inflige aux autres, apparaissent nettement moindres (Nutt et coll., 2010). Il n'empêche que la consommation de cannabis n'est pas anodine pour la santé. Les effets aigus sont de l'ordre de l'anxiété, de la paranoïa, des troubles de la mémoire, des troubles psychomoteurs ou des risques de symptômes psychotiques…