Délocalisations : des raisons d'être optimiste. A propos de S. Berger

Compte-rendu de How we compete (Berger, 2005). Les délocalisations vers les nouveaux pays industrialisés sont-elles une fatalité ? L'industrie américaine, européenne, voire japonaise, est-elle condamnée à la mort lente, au lingchi, ce supplice chinois qui consiste à découper le patient morceau par morceau, lamelle par lamelle : d'abord les unités de production intensives en main d'œuvre non-qualifiée, puis les services à main d'œuvre non-qualifiée, puis la production et les services à main d'œuvre un peu plus qualifiée (développement), la recherche (comme on le voit pour les médicaments ou l'informatique, avec par exemple le centre de recherche de Microsoft en Chine), et enfin la conception même des produits signifiant le trépas ? L'équipe de l'Industrial Performance Center du M.I.T. s'est attachée à répondre à ces questions en menant une recherche approfondie de plusieurs années. Des entretiens ont été menés dans plusieurs centaines d'entreprises partout dans le monde, dans trois secteurs présentant des rythmes de changement technologique divers (industries textile, électronique et automobile). La réponse est doublement tranchée – la dynamique de délocalisation n'est pas inéluctable mais combattre cette tendance suppose des réponses imaginatives.