L'intermédiation de l'ANPE dans la procédure de recrutement : une analyse néo-institutionnelle

En apportant des fondements microéconomiques à la segmentation du marché du travail, la nouvelle microéconomie de l'emploi est restée focalisée sur une vision manichéenne des modes organisationnels de coordination des offres et des demandes d'emploi opposant le marché externe au marché interne. Ainsi, de manière générale et à l'instar des travaux précurseurs de la théorie des coûts de transaction, l'intégration de la procédure de recrutement est privilégiée à une coordination par le marché, en présence d'incertitude, de formation spécifique et de risque d'opportunisme. Or, dans le cadre spécifique de la relation d'emploi une telle conception des modes de coordination des offres et des demandes d'emploi est insuffisante pour retracer avec fidélité les multiples formes d'intermédiation (ANPE, agences d'intérim...) qui illustrent le processus d'appariement dans la phase d'embauche. En s'inspirant des développements contemporains de la nouvelle économie industrielle, l'objet de cet article est de montrer que l'intensité du degré d'intermédiation de l'ANPE dans la procédure de recrutement de la firme dépend de l'efficience de ce mode d'appariement par rapport aux modes de coordinations alternatifs. Une estimation économétrique portant sur des données régionales soumet cette proposition à réfutation.