Transferts De Fonds Des Migrants Et Dépenses Des Ménages : Application Au Cas Du Cameroun

Cet article analyse la manière dont les transferts internes ou interna-tionaux reçus par les ménages affectent leur comportement de dépense margi-nale. L’étude utilise les données micro-économiques de la troisième enquête camerounaise auprès des ménages (ECAM III), en considérant les ménages récipiendaires comme ceux qui ont reçu de leurs migrants des transferts en espèce et/ou en nature un an avant la tenue de l’enquête. Deux résultats émer-gent après avoir contrôlé le biais d’auto-sélection. Premièrement, les ménages récipiendaires des transferts internationaux dépensent moins pour les biens alimentaires par rapport à ceux qui ne reçoivent pas de transferts. Deuxième-ment, les ménages récipiendaires des transferts (internes ou internationaux) dépensent plus pour deux postes d’investissement – éducation et logement – par rapport à ceux qui ne reçoivent pas de transferts. Ces résultats sont donc en phase avec la littérature qui considère les transferts comme un revenu transi-toire pour les ménages récipiendaires, essentiellement consacré aux dépenses d’investissement plutôt qu’aux dépenses de consommation.