Le cancer : prise de conscience collective et genèse d'une grande peur

[fre] Résumé C'est vers la fin du XKe siècle que le cancer, érigé en fléau social, fait l'objet d'une prise de conscience collective. Vers cette époque, plusieurs savants soutiennent les nouvelles théories infectieuses de la maladie et proclament qu'elle justifie, au même titre que la tuberculose, une intervention des pouvoirs publics. Mais ce n'est qu'à partir de 1919 que les premières campagnes de dépistage précoce, armes à double tranchant parfois imprudemment calquées sur le modèle antituberculeux, commencent à semer l'angoisse en faisant de tout homme bien portant un cancéreux en puissance. En banalisant l'horreur et les mises en garde, une partie de la littérature populaire et quelques revues de vulgarisation médicale donnent au phénomène une extension encore plus considérable. [eng] Abstract Towards the end of the nineteenth century, there was a sudden general awareness of cancer, now established as a scourge of society. At the time, a number of scientists subscribeb to the news theories about the infective nature of the disease and declared that, in the same fashion as tuberculosis, this maked it imperative for the authorities to intervene. It was only on 1919, onwards however that the first early detection campaign two edged weapon, at times unwisely modelled on the example of tuberculosis, began to cause auxiety in turning every healthy individual into a potential cancer patient. Some of the literature with a popular appeal and a few magazines specialising in medical articles for the general public issued words of warning which played a major part in turning fealings of horror into a conversational common place.