Le partage des revenus, la formation du profit : comparaison entre les cinq grandes économies

[eng] The distribution of incomes, the formation of profit : comparison between the five major economies . by Catherine Lapierre-Donzel. . This article bears on the analysis of the wages-profits distribution of the five industrialized economies which are the object of this publication. . It shows, in the long term trends characterizing the years 1950 to 1970, a rather general correlation between the magnitude of gams in productivity, that of rises in real wages, and the increase in the share of profits in the value added. Thus, in the Federal Republic of Germany for some ten years, in Japan and in France this share increased tendentially at the same times as we observed in those three countries a high growth rate of the productivity of labour and of the purchasing power of wage earners. Conversely the share of profits in the value added evolves unfavourably in the U S A in most periods, and even more so in the U K , at the same time as we observe in those countries only slight increases in the productivity of labour and in real wages. However, as early as the 1960's the German economy diverged from the path it had followed till then : a drop in the share of profits in the value added co-existed with productivity gams which were still high. . Between 1970 and 1975, the Japanese and French economies broke with their preceding trends, Japan as soon as 1970, and France from 1974 on In the latter two countries, a great decrease in the profit to income ratio was observed. The abrupt aggravation of the short-run profile of the economic situation produced a durable slowing down of the labour productivity rate, which came up against the inertia of habits acquired with increases in purchasing power. . The indicators obtained concerning the most recent period (1975-1978), however, show the transient character of the 1 970-1 975 period II seems that when wage increases have adapted to new difficulties in the three (French, Japanese and West German) economies, the correlation will once again be confirmed, even if we register a lesser productivity divergence with Anglo-Saxon economies. [fre] Le partage des revenus, la formation du profit : comparaison entre les cinq grandes économies . par Catherine Lapierre-Donzel. . Cet article porte sur l'analyse du partage salaires-profits dans les cinq économies industrialisées qui font l'objet de cette publication. . Il montre dans les tendances de long terme qui caractérisent les années 1 950 à 1970 une corrélation assez générale entre l'importance des gains de productivité, celle des hausses de salaire réel et l'accroissement de la part du profit dans la valeur ajoutée. Ainsi en Rfa pendant une dizaine d'années, au Japon et en France, cette part s'accroît tendanciellement en même temps que l'on y constate un taux élevé de croissance de la productivité du travail et du pouvoir d'achat des salariés. A l'inverse, la part du profit dans la valeur ajoutée évolue de façon défavorable aux Etats- Unis dans la plupart des périodes et plus encore en Grande-Bretagne, en même temps que l'on y observe de faibles accroissements de la productivité du travail et du salaire réel. Toutefois dès les années 1960, l'économie allemande s'écarte du chemin qu'elle avait suivi précédemment: la baisse de la part du profit y coexiste avec des gains de productivité encore élevés. . Entre 1970 et 1975, les économies japonaise et française connaissent une rupture par rapport à leurs caractéristiques précédentes, le Japon dès 1 970, la France à partir de 1974. Dans ces deux derniers pays on observe une baisse profonde des taux de marge : l'aggravation brutale de la conjoncture y produit un ralentissement durable de la productivité du travail qui se heurte à l'inertie des habitudes acquises pour les augmentations de pouvoir d'achat. . Les indicateurs recueillis sur la période la plus récente 1975-1978 mon- trenrcependant le caractère transitoire des années 1 970-1975 II semble que lorsque les augmentations de salaires se seront adaptées aux difficultés nouvelles dans les trois économies française, japonaise et ouest-allemande, la corrélation se trouvera à nouveau vérifiée, même si I on enregistre un moindre écart de productivité avec les économies anglosaxonnes.